Notre pays a célébré jeudi, la Journée du droit d’auteur de la CEDEAO. Une série d’activités a été organisée pour marquer l’intérêt des autorités pour la préservation, la défense et la promotion du droit d’auteur et des droits voisins. Au nombre de ces activités, le lancement de l’hologramme communautaire de CEDEAO par l’entremise d’une cérémonie de stickage, une conférence-débat et la destruction de supports d’œuvres piratés sur le site communément appelé « 40 mètres de Sabalibougou » en face de l’hôtel Olympe. L’objectif général visé par cette journée est d’informer et de sensibiliser les populations et les acteurs de l’industrie culturelle sur les problèmes liés à la gestion du droit d’auteur et des droits voisins.
L’institution de cette journée CEDEAO du droit d’auteur s’inscrit dans le cadre de la mutualisation des efforts des Etats membres pour combattre la piraterie des œuvres de l’esprit. C’est en avril 2011 à Niamey que la conférence des ministres chargés de la Culture a décrété le 28 mai, Journée de la CEDEAO du droit d’auteur.
Selon Tokaye Al Farah Cissé, le secrétaire général par intérim du Bureau malien des droits d’auteur, qui présidait la cérémonie de lancement de la journée à la Maison des jeunes de Bamako, la CEDEAO a instruit aux directeurs des bureaux de droit d’auteur, de réfléchir à une stratégie commune de protection des supports d’œuvres dans la sous-région. C’est ainsi que l’hologramme CEDEAO a été présenté pour adoption aux ministres en décembre 2014. La mise en circulation du sticker est prévue à partir d’aujourd’hui.
Le Mali, à l’instar des autres pays de la communauté, a célébré la journée sur le thème de « la protection du droit d’auteur et des droits voisins à l’ère du numérique : défis et perspective ». Le choix de ce thème se justifie pleinement par la percée fulgurante du numérique caractérisée par le téléchargement illégal via Internet ou le téléphone portable. De fait, il est loisible de constater aujourd’hui que la reproduction mécanique qui, hier constituait une aubaine pour l’industrie culturelle, est réduite à néant par le téléchargement généralisé devenu « normal ».
A l’heure des innovations technologiques dans la diffusion de l’information, à l’heure du numérique, des satellites et de l’Internet, la protection des œuvres littéraires et artistiques, jadis difficile, est devenue encore plus problématique pour les producteurs, éditeurs, distributeurs, bureaux de droits d’auteurs, auteurs et associations.
L’éradication de la piraterie a suscité de nombreuses initiatives. Au Mali, des efforts méritoires ont été déployés ces dernières années. Ils vont du contrôle des circuits de distribution des œuvres littéraires et artistiques à la répression en passant par la sensibilisation et la formation.
Cependant, malgré ces efforts, le constat est à la persistance du phénomène à grande échelle. Cela s’explique sans doute non seulement par la complexité de cette lutte, mais aussi par les insuffisances des méthodes de lutte et des moyens.
L’insuffisance des moyens pour faire face au fléau a justement amené les Etats membres de la CEDEAO à conjuguer leurs efforts pour une lutte pérenne et efficace. C’est ainsi que le 28 mai a été décrété Journée CEDEAO du droit d’auteur par la conférence des ministres de la CEDEAO dans le but d’harmoniser et de mutualiser les efforts en matière de lutte contre la piraterie et la fraude et valoriser ainsi la culture dans l’espace communautaire.
La célébration de la journée été initiée avec le concours des professionnels et experts du domaine lors de la deuxième réunion de l’Observatoire régional du droit d’auteur de la CEDEAO tenue à Niamey en avril 2011.
Y. DOUMBIA
source : L Essor
