A travers un protocole d’accord avec le ministère de l’Energie et de l’Eau, elles vont financer une initiative ambitieuse qui permettra d’accroître le taux d’acquisition individuelle de kits solaires photovoltaïques de puissances prédéfinies ou sur mesure
Notre pays vient de lancer une initiative majeure en faveur de la promotion des énergies renouvelables. Le gouvernement à travers le ministère de l’Energie et de l’Eau et des banques ont signé un protocole d’accord de financement dans ce sens. L’initiative est dénommée « Prêt énergie renouvelable ». Les document afférant au protocole d’accord ont été paraphés par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéïta, et les patrons de plusieurs banques : la Banque Atlantique, la Banque de développement du Mali (BDM), la Banque de l’habitat du Mali (BHM), la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Mali (BICIM), la Banque internationale pour le Mali (BIM), la Banque malienne de solidarité (BMS), la Bank of Africa, la Banque sahélo-saharienne pour l’industrie et le commerce (BSIC), la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et Ecobank.
La cérémonie de signature de cette convention de financement liant l’Etat à ces établissements bancaires s’est déroulée dans la salle de conférence de l’hôtel Radison Blu de Bamako en présence de plusieurs autres personnalités dont le directeur général de l’Agence nationale des énergies renouvelable, Solomane Berthé, et une pléiade de banquiers
En signant ce protocole de financement, les banques maliennes démentent sans doute en partie, le reproche qui leur est fait d’être frileuses dans le financement de l’économie nationale.
Le projet « Prêt énergie renouvelable » est une initiative du ministère de l’Energie et de l’Eau. Il est présenté comme un financement innovant visant à permettre à davantage de Maliens d’accéder aux énergies renouvelables. L’initiative permettra en même temps à la société nationale d’électricité Energie du Mali, de réduire ses charges.
A ce propos, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéïta a souligné que le secteur de l’électricité au Mali est confronté à un important besoin d’investissement tant en matière d’infrastructure que de services pour faire face aux besoins croissants en énergie électrique. En vue donc de soutenir le développement du secteur de l’énergie, conformément à la politique énergétique nationale (PEN), le gouvernement a opté pour l’introduction de ressources alternatives et facilement mobilisables. Cette démarche vient s’ajouter aux gros efforts que le gouvernement fait déjà en faveur du secteur de l’énergie. En effet, l’Etat renonce chaque année à d’énormes ressources pour stabiliser les prix de vente de l’électricité distribuée auprès des usagers sous une triple contrainte : le prix relativement élevé du fait des coûts de production importants (dépendance aux hydrocarbures et au dollar) ; le délestage durant les périodes de forte chaleur correspondant à la pointe de la demande ; l’accès limité au service du fait de la faiblesse de la couverture par le réseau de distribution.
Or, notre pays dispose d’un important potentiel en énergie solaire bien réparti dans le temps et dans l’espace avec 5 à 7 kwh/m2/jour et 300 jours/an d’ensoleillement. En dépit de ce potentiel, très peu de nos compatriotes font recours à cette « manne » du fait du coût initial d’investissement très élevé. Ce potentiel n’attend donc que d’’être mis en valeur. Cela permettra de réduire considérablement la dépendance du pays aux hydrocarbures tout en protégeant l’environnement et en améliorant l’offre en énergie électrique.
Concrètement, le projet vise à accroître le taux d’acquisition individuelle de kits solaires photovoltaïques de puissances prédéfinies ou sur mesure, conçus pour satisfaire tout ou partie des besoins domestiques on résidentiels d’électricité. Il consistera à créer une interface entre les consommateurs et les banques qui mettront des ressources à disposition sous forme de prêt remboursable suivant des conditions contenues dans la convention qui vient d’être signée. Le prêt consenti est de type individuel spécifique, couvrant les coûts d’achat et d’installation du kit désiré.
Le ministre Mamadou Frankaly a précisé que la mise en oeuvre du projet, conduite par le ministère à travers une structure centrale qu’est l’Agence des énergies renouvelables (AER-Mali), permettra d’augmenter le nombre d’auto-producteurs d’électricité solaire, de contribuer à la diminution de la puissance de pointe de la demande électrique sur le réseau public, de réduire la facture pétrolière et les charges en électricité. L’AER-Mali qui doit assurer l’interface sera chargé de l’enregistrement des clients potentiels et de déterminer le type de kit, de contrôler la qualité des équipements à la réception et la qualité des installations et de délivrer le procès verbal de réception.
Le représentant du président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF), Baba Daou, a donné l’engagement que les banquiers ne ménageront aucun effort pour soutenir le projet qu’il considère comme révolutionnaire.
A. O. DIALLO
Source : Essor