L’exploitation de l’or dans le Cercle de Kéniéba est une aubaine pour le Mali et ses partenaires. L’État et les populations des zones minières misent beaucoup sur l’apport des compagnies minières pour booster le développement local et l’économie nationale. Et les indicateurs sont au vert, eu égard au volume des investissements et l’espoir pour un développement harmonieux et durable du pays est permis. selon le constat fait le 26 octobre dernier par notre équipe de reportage dans le Cercle de Kéniéba, Région de Kayes.
Barrick/Randgold a contribué à hauteur de 7,4 milliards de dollars (environ 3700 milliards de Fcfa) à l’économie malienne à travers les taxes, les salaires et les paiements aux fournisseurs locaux au cours des 24 dernières années. À cet effet, la contribution des trois mines de Barrick représentait 5% à 10% du PIB du Mali au cours des dernières années. Ces révélations ont été faites lors d’une visite de terrain au complexe Loulo-Gounkoto de Barrick Gold Corporation dans le Cercle de Kéniéba.
Cette année, ce complexe minier a appuyé les sous-traitants et fournisseurs locaux et le consortium de transport à hauteur de 275 millions de dollars (environ 137,5 milliards de Fcfa). Il a aidé à la création et à la mise en œuvre du consortium de transport malien qui intègre un plus grand nombre de transporteurs de notre pays et qui a un impact direct sur l’économie locale.
S’agissant des infrastructures, cette compagnie minière a injecté 6 millions de dollars (environ 3 milliards de Fcfa) dans la construction des routes goudronnées ou bitumées. Et ce chantier a été réalisé par un sous-traitant local.
Le directeur général exécutif de Loulo, Abass Coulibaly, a expliqué que sa structure a également conçu un projet dans le domaine de l’asgro-business. Dans le cadre de la réalisation de ce projet, le complexe Loulo-Gounkoto de Barrick Gold Corporation entend former 48 entrepreneurs pour la mise en place d’un système d’approvisionnement en eau, l’aménagement de 30 champs dont 29 à Kéniéba et un à Kita.
Ces entrepreneurs, tout comme les 450 jeunes bénéficiaires du programme ainsi que les 84 personnes du premier lot formés de juillet à septembre de cette année, bénéficieront tous du soutien de la mine.
«Le complexe Loulo-Gounkoto de Barrick Gold Corporation est sur la bonne voie pour atteindre ses prévisions de production pour l’année 2020, en dépit de multiples défis», assure Mark Bristow, le président-directeur général de Barrick.
DES MOIS D’INACTIVITÉ- Cependant, cette année, le complexe Loulo-Gounkoto a dépensé 275 millions de dollars au profit des sous-traitants et des fournisseurs locaux. «Le développement de la troisième mine souterraine du complexe à Gounkoto est en bonne voie pour livrer ses premières tonnes de minéraux au deuxième trimestre de 2021. Entre-temps, la première centrale solaire de Barrick a été mise en service et s’apprête à fournir 20 MW dans le cadre d’un micro réseau, conformément à la stratégie de la transition de l’entreprise vers des formes d’énergies plus propres», annonce t-il.
Par ailleurs, Mark Bristow souligne que le complexe a versé des dividendes à hauteur de 160 millions de dollars (environ 80 milliards de Fcfa) du début de l’année à ce jour, grâce à la mine de Loulo qui a payé un acompte sur dividende trimestriel en raison de l’amendement de sa convention. Barrick a accepté de céder une de ses filiales (la compagnie minière de Morila) à Mali Lithium, le gouvernement conservant sa participation de 20%. Morila est la mine qui a jeté les bases du succès de Randgold, produisant près de 7 millions d’onces d’or.
Le président-directeur général de Barrick ajoute que cette transaction va créer une opportunité pour le redéploiement de nos infrastructures et des actifs de Morila au profil de ses employés, des collectivités environnantes et du pays. «Nous avons toujours eu une grande confiance au Mali et en son peuple, d’où notre engagement continu envers le pays. Il est réconfortant de constater que malgré ses défis politiques, le Mali ait mis en place un gouvernement de transition dirigé par des civils. Nous restons disponibles pour faire partie de son avenir», dit-il.
Selon Abass Coulibaly, directeur général du complexe Loulo-Gounkoto, après une dizaine de mois d’inactivité ou de léthargie due à la pandémie de la Covid-19, sa mine reprendra pleinement ses activités de développement communautaire, signe de la normalité. «La technologie nous a toujours permis de rester en contact à travers les vidéo-conférences et rien n’a changé dans la gestion de la mine. Malgré tous les défis rencontrés avec la Covid-19, en termes de santé et sécurité au travail, on est en très bonne position car, nous avons eu de très bons résultats au cours du trimestre.
Il n’y a pas eu d’accident de travail. Nous avons pu libérer nos paramètres de production», précise Abass Coulibaly. «Nous avons lancé aussi la mine souterraine de Gounkoto qui va rentrer en phase de développement pour qu’on puisse avoir le premier minerai en termes de production au cours de l’année prochaine, à la fin du deuxième trimestre», conclut-il.
Fadi Cissé
Source : L’ESSOR