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Procès Diaba Sora : le tribunal des réseaux sociaux est ouvert

Depuis l’interpellation et la mise sous mandat de dépôt de Diaba Sora, une célébrité malienne des réseaux sociaux, « un procès » à charge et à décharge, semble déjà engagé par deux praticiens du droit. Et non pas dans les tribunaux, mais sur les réseaux sociaux. 

Dans la nuit du mercredi 26 mai 2021, Diaba Sissoko affectueusement appelée Diaba Sora, fut arrêtée dans une station de service par les éléments du 5e Arrondissement, sous l’ordre du Procureur de la République de la Commune IV, Idrissa Hamidou Touré. Accompagnée par sa fille, elle a été conduite manu militari au commissariat pour les interrogations. Suite auxquelles, la star des réseaux sociaux fut placée en garde à vue et par la suite mise sous mandat de dépôt.

Un enregistrement « audio » à l’origine des faits reprochés

Selon nos informations, cette arrestation fait suite à un vocal dans lequel on semble distinguer la voix de Diaba Sora, proférant  des « injures graves » sur les réseaux sociaux. Face à ce fait, Me Alassane Diop, dans une lettre ouverte, plaide contre  « un vice » de procédure du procureur. Car, argue l’avocat, il n’a pas la compétence d’intervenir en commune V.

Dans ses moyens de défense, Me Diop dira que la justice est le dernier rempart dans la République et c’est bien, les magistrats qui l’incarnent. « Vous avez ce DROIT TERRIBLE de VIE et de MORT sur vos concitoyens », explique-t-il. A ce titre, et la loi et la procédure et le principe font obligation au juge de ne pas commettre d’erreurs grossières de justice. Selon Me Diop, le Procureur Touré est en train d’engager des poursuites tous azimuts contre certaines personnes notamment une célébrité qui, à son sens, ne relève pas de sa compétence juridictionnelle et qui aurait fait l’objet d’une mesure de placement sous mandat de dépôt sur la base d’une incrimination de la Loi N°2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité en République du Mali. A ses dires, il se trompe dans la conduite de la procédure.

En outre, Me Diop souligne que la loi portant répression de la cybercriminalité, adoptée en décembre 2019, ne devrait pas s’appliquer au cas Diaba Sora car, selon plusieurs sources, cet enregistrement date de janvier 2019, donc le principe de la non rétroactivité de la loi intervient.

« Si cette loi n’est pas manipulée avec discernement, nous reverrons, j’en suis sûr, des ‘’procureurs pistoleros’’ prompts à tirer sur tout ce qui bouge selon leurs bon vouloir.  Il est vrai aussi que la faute est moins de la loi impersonnelle que la compétence et le discernement des poursuivants », prévient-t-il. Il indique qu’il a peur de cette justice qui se déploie sous nos yeux dans une indifférence totale. « ETRE VICTIME d’une ERREUR judiciaire est la plus grande tragédie qui puisse arriver à un honnête citoyen, il n’en sortira point indemne », nous fait savoir Me Diop. Avant de souligner que Diaba Sora a été arrêtée dans illégalité.

Réplique du Procureur Touré

Le Procureur Idrissa Hamidou Touré en réponse, réplique à Me Alassane Diop en laissant entendre qu’à force de n’avoir plus de dossiers, d’être plus visible sur les réseaux sociaux que dans le prétoire, on finit par faire des appels du pied à la constitution. Selon lui, ce que Me Diop a fait n’est pas professionnel et c’est dans le prétoire qu’ils se connaissent techniquement et ça ne date pas d’hier.

« L’immunité de parole c’est dans le prétoire pas sur les réseaux sociaux », fait-il savoir, avant d’ajouter que le procès ça se passe pas sur les réseaux sociaux mais à la barre et il aura lieu.

Cependant, ne sied-il pas à nos deux éminents hommes de droits de réserver leurs moyens de défense au jour de ce procès, au lieu d’une diatribe sur les réseaux sociaux, déjà sapés ?

SKK

Source: Bamakonews

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