L’assemblée générale rappelle que la grève est l’arme du petit soir à ne pas braquer dès l’aube et invite le Synabef, son Syndicat national, au dialogue social.
Le comité syndical des 500 travailleurs de la BDM-SA a pris note de la tenue d’une conférence de presse d’un groupuscule au sein du Synabef, sur une probable grève du secteur et a jugé utile d’organiser une assemblée générale de sa base.
Le personnel de la Banque de développement du Mali-SA réuni en assemblée générale, le 29 juin 2020 a découvert avec beaucoup de surprise et d’amertume dans certains médias, le 25 juin 2020 et jours suivants, que son institution, son directeur général et le secrétaire général de son comité syndical sont exposés sur la place publique à travers un communiqué de presse faisant état de l’existence d’une prétendue violation de droits élémentaires et des libertés syndicales concernant Mme Kéïta Fatoumata Sangho.
Le même communiqué relate que l’intéressée a fait l’objet d’une mutation illégale en octobre 2018 alors qu’elle était engagée aux côtés du nouveau bureau en pleine campagne. En outre, certains passages du document distillent des expressions discourtoises à l’endroit du directeur général de notre établissement.
L’assemblée générale du personnel de la BDM-SA, a rappelé au comité syndical qu’il est là pour défendre les intérêts économiques et moraux des employés ; et qu’il n’y a pas d’employés sans employeur.
L’assemblée générale souveraine du personnel de la BDM-SA, après avoir pris connaissance des points ci-dessus, engage le comité syndical à fournir à l’opinion nationale et internationale les précisions qui suivent :
La direction générale de la Banque de développement du Mali-SA est respectueuse des droits des travailleurs et des libertés syndicales de même qu’elle reste attentive aux conditions de vie et de travail de l’ensemble des salariés et est disposée à toujours dialoguer chaque fois que cela s’impose. Le comité syndical quant à lui y veille scrupuleusement sans faiblir conformément aux engagements pris pendant la période des campagnes électorales devant les camarades travailleurs.
En ce qui concerne le cas dit de Mme Kéïta Fatoumata Sangho, le personnel soutient qu’elle a fait l’objet d’une mutation régulière et très normale par la direction générale de la Banque, forte de ses prérogatives, et dans l’intérêt exclusif de l’établissement, cela à l’instar d’autres salariés qui du reste exercent actuellement dans certaines des régions les plus éloignées du pays, et plus sont en proie à de l’insécurité.
Le personnel rend hommage au conseil d’administration et à la direction générale. Le personnel remercie la direction générale d’avoir toujours reçu avec toute la courtoisie les différentes délégations du Synabef qui sont venues selon leur propre terme demander humblement à la direction générale de réexaminer le cas de Mme Kéïta, demande sur laquelle celle-ci a souhaité échanger au préalable avec ses proches collaborateurs et le comité syndical de la banque dans le cadre du respect des normes qui gouvernent les relations de travail dans la Banque.
Le personnel, par ailleurs, se dit étonné de voir que cette affectation à ce jour abrogée suite à la mutation de Mme Kéita à l’Agence de Djicoroni-Para, pour des nécessités de service, fasse l’objet d’un préavis de grève, alors que celle-ci poursuit ses activités professionnelles au niveau de son nouveau service.
Le personnel ne comprend donc pas pourquoi une situation qui remonte à octobre 2018 soit évoquée en juin 2020. Il estime qu’en réalité cette question d’affectation dite illégale est sans objet.
l’assemblée générale du personnel a aussi marqué son incompréhension face à l’attitude d’un groupuscule du Synabef qui exige le retour de Mme Kéïta Fatoumata Sangho (qui a pris 120 jours d’absence de février à décembre 2019 et bloqué pendant plus de deux mois le programme de passation de la direction de l’audit, sous prétexte que c’est au Synabef, et non à la BDM-SA, de définir la date de la passation), à un poste d’encadrement supérieur rattaché à la direction générale avec des avantages comme un véhicule de fonction, alors que la banque compte plus de 500 cadres et agents compétents qui pourraient tous aussi y prétendre.
Elle ne comprend pas cette démarche d’autant plus que le Synabef est censé être une organisation impartiale dans la gestion des affaires concernant l’ensemble des militants et non les seuls membres du bureau proches d’un petit cercle.
Le personnel désapprouve aussi avec la dernière rigueur les passages discourtois charriés dans la presse à l’égard de sa direction générale, sommet de l’Institution.
Il apporte aux organes délibérant et exécutif de la BDM-SA, son soutien total et sans faille dans l’exercice de toutes leurs missions.
Le même soutien va à l’endroit du comité syndical souverainement mis en place par le personnel de la banque qu’il engage du reste à trouver avec le Synabef une issue favorable, par le dialogue, à cette situation, dans le strict respect de sa représentation locale et sa direction générale et conformément aux normes qui gouvernent le cadre du travail.
Aussi, Le personnel de la BDM-SA se désolidarise de toutes actions de grève concernant le cas dit de Mme Kéita Fatoumata Sangho en lequel il ne perçoit pas une source de conflit, surtout à un moment où la gestion des effets de l’après Covid-19 et la situation sociale du pays mobilisent en priorité tous les décideurs du pays et le secteur bancaire en particulier.
Le personnel requiert du Synabef d’éviter dorénavant de personnaliser les affaires des salariés qui doivent rester dans le cadre strictement professionnel et d’être une force de solutions aux problèmes de l’heure : Bâle II-III, crise sanitaire (Covid-19)… afin de garantir la pérennité de nos entreprises, donc de nos emplois.
Il rappelle au Groupuscule du Synabef que ni Mme Kéïta Fatoumata Sangho, ni une autre personne n’ont amené la BDM-SA de force dans cette union syndicale. La BDM-SA est membre fondateur du Synabef et y est restée de son plein gré et en toute démocratie.
Le personnel reste mobilisé derrière son comité syndical pour la gestion interne et concertée de ce sujet dans le respect des textes et dans le souci du traitement égalitaire de l’ensemble des travailleurs de la BDM-SA.
Le comité syndical estime que la prétendue grève n’est ni légale (des dispositions de la Convention collective des banques, des conventions n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective et n°135 concernant les représentants des travailleurs, ni légitime (non autorisée par la base, l’assemblée générale)
Le comité syndical rappelle que la grève est l’arme du petit soir à ne pas braquer dès l’aube et invite le Synabef, son Syndicat national au dialogue social
Ensemble nous sommes forts,
Unis, nous vaincrons.
Bamako, le 29 juin 2020
L’assemblée générale du personnel de la BDM-SA
Preuve d’illégalité de la prétendue grève
Convention Collective des Banques, Etablissements Financiers et Assurances du Mali
ARTICLE 8 : Dans chaque établissement inclus dans le champ d’application de la présente convention, et occupant plus de dix (10) salariés, sont élus des délégués titulaires et des délégués suppléants, dans les conditions prévues par les dispositions légales et réglementaires en vigueur.
Ne peuvent être déplacés, sans leur consentement, de leur établissement :
* – Les délégués pendant la durée de leur mandat.
* – Les candidats, dès le dépôt des candidatures et jusqu’ à la date des élections.
ANALYSE
1°) Cette disposition concerne les délégués du personnel différents des membres du Comité Syndical.
Les délégués sont élus au sein de l’entreprise pour présenter les réclamations des salariés à l’employeur leur pouvoir se limitent à leur entreprise.
Les délégués syndicaux sont comme les ambassadeurs d’une organisation syndicale d’une branche ou d’une organisation nationale au sein de l’entreprise.
2°) Madame KEITA au moment de sa mutation à l’Agence de Kabala en octobre 2018 n’était pas déléguée du personnel ni déléguée syndicale, elle n’était pas non plus sur une liste de candidature.
Donc, la décision de mutation était conforme.
Le cas n’est pas une question de protection de liberté syndicale.
S’il en était un, nous nous battrions jusqu’au bout pour rétablir la légalité.
Depuis février 2020, la décision de mutation à Kabala a été abrogée par celle l’affectant à Djicoroni para.
En outre, plusieurs autres camarades sont hors du siège, certains à Boulkassoumbougou, à BS, à Sogoniko, AP2 etc… alors que Djicoroni para est à moins de 2km du siège.
Son cas ne peut être géré qu’à l’interne par notre Comité syndical et dans le cadre du dialogue.
– Convention (n° 135) concernant les représentants des travailleurs, 1971
Article 2
Des facilités doivent être accordées, dans l’entreprise, aux représentants des travailleurs, de manière à leur permettre de remplir rapidement et efficacement leurs fonctions.
A cet égard, il doit être tenu compte des caractéristiques du système de relations professionnelles prévalant dans le pays ainsi que des besoins, de l’importance et des possibilités de l’entreprise intéressée.
L’octroi de telles facilités ne doit pas entraver le fonctionnement efficace de l’entreprise intéressée.
Source: Aujourd’hui-Mali