Les supputations vont bon train, et depuis le début de la semaine des Nobel, le 7 octobre, chacun y va de son pronostic quant au successeur du Chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature en 2012.
Si, selon toute vraisemblance, la distinction sera faite le jeudi 10 octobre, le nom du futur lauréat est quasiment impossible à deviner. Pourtant, les bookmakers et autres observateurs voient le romancier Japonais Haruki Murakami remporter l’honorable distinction. Mais, cela ferait que deux auteurs d’une même région (l’Asie, en l’occurrence) auront remporté le prix deux années consécutives. Ce qui, pour les spécialistes ès-Nobel est rarissime. Ainsi le nom de Philiph Roth est évoqué pour être le prochain américain, après Toni Morrison, il y a 20 ans, à être nobélisé.
Mais quid de l’Afrique dans tout cela? Les pronostics sont peu généreux lorsqu’il s’agit de possibles lauréats. Pour l’heure, seul le Kényan N’gugi Wa Thiongo est cité. Cet immense écrivain de 75 ans a ses chances, au même titre que tous les autres. Et si c’était la surprise de 2013, se demande d’ailleurs Le Figaro.
La carrière de N’gugi Wa Thiongo commence avec la pièce de théâtre The Black Hermit, en 1963. Opposant marxiste dans son pays, il rejette le christianisme et son nom de baptême James Ngugi pour prendre un nom kikuyu (son ethnie d’origine, d’où N’gugi Wa Thiongo) en 1967. La même année, il cesse d’écrire en anglais pour le faire dans sa langue maternelle. Son abondante production littéraire lui vaudra plusieurs fois la prison. Le romancier devient en 1992, professeur de littérature comparée à New York. Son œuvre porte principalement sur l’importance des langues africaines dans l’éveil de la mémoire du continent.