Après l’échec des Black stars en finale de la dernière CAN contre la Côte d’Ivoire, l’international ghanéen, André Ayew était apparu inconsolable. Avec le prix Marc-Vivien Foé, le Ghanéen a pris, en quelque sorte, une revanche sur l’Ivoirien Max-Alain Gradel, annoncé comme favori après une saison aboutie (2 buts à la Can et 15 en L1 avec Saint-Etienne), mais finalement deuxième des votes du jury composé de journalistes spécialisés du football français et africain. Le Tunisien Aymen Abdennour complète le podium.
Ce trio émerge sur une liste composée des 10 meilleurs footballeurs africains du championnat français dans laquelle figuraient Jordan Ayew (Ghana – FC Lorient), Nabil Dirar (Maroc – AS Monaco), Vincent Enyeama (Nigeria – Lille), Idrissa Gueye (Sénégal – Lille), Aissa Mandi (Algerie – Reims), Benjamin Moukandjo (Cameroun – Reims) et Clinton Njie (Cameroun – Lyon). Fils d’Abédi Ayew dit « Pelé », ancienne gloire du football ghanéen qui fut trois fois ballon d’or africain (1991, 1992 et 1993), vainqueur de la Can 1982, et de la Ligue des Champions de 1993 avec l’Olympique de Marseille, André Ayew marche très tôt sur les pas de son père.
En 2004, il choisit l’OM pour se former en quittant le Ghana où son père est retourné vivre après sa carrière sportive. Abedi Pelé qui connaît le contexte souvent difficile de Marseille le met entre les mains de Pape Diouf, son ancien agent qui en devient le tuteur légal.
Un an plus tard, Pape Diouf, l’autodidacte aux multiples vies (docker, journaliste et agent de joueurs) devient le président de l’Olympique de Marseille (de 2005 à 2009).
L’accession à la tête du club phocéen de celui que le jeune Ayew considère comme son « oncle » ne donne aucun passe droit sportif au Ghanéen lors de sa formation à la Commanderie, le centre d’entrainement de l’OM. Malgré des débuts prometteurs à 17 ans (contre Valenciennes en aout 2007) en Ligue1, André Ayew tarde à s’imposer à l’OM et ne dispute que 9 matches pour zéro but marqué pour sa première saison.
Encore tendre, Il est prêté la saison suivante pour s’aguerrir au FC Lorient (2008 – 2009) puis à Arles-Avignon (2009-2010) en Ligue2. A son retour dans l’effectif de l’Olympique de Marseille, l’international ghanéen devient un autre joueur. Sous la houlette de Didier Deschamps, il marque 11 buts (son plus grand total sur une saison) en 37 matches.
En plus du talent avec l’habilitée d’un pied gauche d’héritage paternel, André Ayew développe un moral de guerrier. Il est désormais « armé d’une ténacité inaccessible au découragement » pour reprendre le légendaire groupe de musique guinéen Bembeya Jazz chantant les vertus de Samory Touré. Son talent et son caractère finissent par en faire l’un des piliers de l’OM.
Cette année, malgré une absence de plus d’un mois en raison de la Can, André Ayew a disputé 27 matches en championnat (avec 26 titularisations) et inscrits 10 buts. Depuis ses débuts, l’international ghanéen totalise 181 matches dans l’élite française pour 47 buts en plus de 25 matches en Ligue2 pour 4 buts avec Arles-Avignon. Le prix Marc Vivien Foé risque d’être la dernière récompense d’André Ayew dans le championnat de France.
En effet, samedi dernier après la large victoire de Marseille à Lille (4 à 0, il a marqué le troisième but), l’international ghanéen a fait savoir qu’il allait quitter le club phocéen. André Ayew est conscient qu’avec son départ de Marseille c’est « une page qui va se tourner ». L’Italie ou l’Angleterre pourraient être des points de chute pour lui.
Le palmarès
2009 : Marouane Chamakh (Bordeaux / Maroc)
2010 : Gervinho (Lille / Côte d’Ivoire)
2011 : Gervinho (Lille / Côte d’Ivoire)
2012 : Younes Belhanda (Montpellier / Maroc)
2013 : Pierre Emerick Aubameyang (Saint-Etienne / Gabon)
2014 : Vincent Enyeama (Lille / Nigeria)
2015 : André Ayew (Marseille/Ghana)
source : L Essor