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Prêtre enlevé au Cameroun : les islamistes de Boko Haram, principaux suspects

chef  Boko Haram  Abubakar Shekau

L’enlèvement dans la nuit de mercredi à jeudi du prêtre français Georges Vandenbeusch au Cameroun, quelques mois après le rapt d’une famille de sept Français, n’a pas encore été revendiqué. De nombreux indices laissent toutefois penser que le groupe islamiste nigérian Boko Haram est derrière cet enlèvement.

Accusé par les Etats-Unis d’être lié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d’être “responsable de milliers de morts dans le nord-est et le centre du Nigeria ces dernières années”, Boko Haram venait d’être placé par Washington, mercredi 13 novembre, sur sa liste des organisations terroristes.

Depuis 2009, les attaques de Boko Haram, dont le nom signifie “l’éducation occidentale est un péché” en langue haoussa, et leur répression sanglante ont fait au moins 3 600 morts selon l’ONG Human Rights Watch. Ce groupe terroriste, influencé par Al-Qaida, se tourne depuis quelques années vers le rapt d’Occidentaux. Une stratégie qui n’a pas toujours été la sienne.

Boko Haram se structure en 2002

A partir de 2002, de plus en plus de fidèles se retrouvent dans une mosquée de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, pour écouter les sermons de Mohammed Yusuf. Critiquant la faillite morale de la société nigériane, l’homme prêche une application plus stricte de la charia, cet ensemble de lois inspirées du Coran, déjà en vigueur dans les Etats du Nord à majorité musulmane, alors que les Etats du Sud sont majoritairement chrétiens.

De 2002 à 2009, la secte de mouvance salafiste animée prône un retour à la pureté de l’islam. Les relations avec les autorités locales et les forces de l’ordre vont se détériorer en juillet 2009, à la suite d’arrestations au sein de Boko Haram, pour une banale histoire… de conduite sans casque, au cours de laquelle plusieurs membres de Boko Haram sont tués.

Le groupe lance alors une série d’attaques qui s’achève, au bout d’une semaine, par une intervention de l’armée, et qui fait plus de 800 morts. Les quartiers généraux de la secte sont détruits et M. Yusuf est capturé puis tué alors qu’il tentait de s’échapper, selon la police. Ses partisans assurent qu’il a été sommairement exécuté.

Le mouvement se radicalise en 2010

Depuis la réapparition du mouvement, en 2010, les attaques de Boko Haram n’ont cessé de s’accroître et de s’étendre. Elles ne frappent plus seulement les forces de l’ordre, mais aussi des responsables politiques, religieux, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Le groupe, qui se réorganise autour de l’ancien lieutenant Abubakar Shekau, quitte ses fiefs du Nord et se radicalise.

En 2011, un tournant est pris dans la stratégie du groupe. Boko Haram ne se cantonne plus à des attaques contre les autorités locales du nord-est du pays : des attentats-suicides visent alors à Abuja, la capitale fédérale située au centre du pays, le siège des Nations unies, le QG de la police et les locaux d’un des grands quotidiens du pays. Ils ciblent également les églises, souvent le dimanche et à l’occasion de grandes fêtes religieuses comme Pâques et Noël.

Premiers rapts d’Occidentaux

La revendication par Boko Haram de la prise d’otages de la famille Moulin-Fournier, le 19 février, au Cameroun, est inédite dans la stratégie du groupe islamiste. Le groupe n’avait jusqu’alors jamais revendiqué des enlèvements d’étrangers. En 2012, le mouvement Ansaru s’est dissocié de Boko Haram pour poursuivre un agenda djihadiste international en se spécialisant notamment dans l’enlèvement d’étrangers.

Il revendique plusieurs enlèvements d’Occidentaux, dont celui d’un ingénieur français, Francis Collomp, en décembre 2012, dont on est toujours sans nouvelles. La secte est désormais fractionnée en plusieurs branches, opérant dans une semi-autonomie. D’après des diplomates, des membres de Boko Haram se seraient entraînés auprès de combattants d’AQMI à Kidal dans le nord du Mali.

 

L’armée nigérianne lance un assaut au printemps 2013

 

Le 14 mai, lors d’une allocution télévisée à la nation, le président nigérian, Goodluck Jonathan, annonce sa décision de lancer une vaste offensive militaire dans le nord-est du Nigeria contre le groupe terroriste islamiste pour répondre à la violence croissante de ses attaques. L’état d’urgence est décrété dans trois Etats (Borno, Yobe, Adamawa).

Lire l’interview de Gilles Yabi, directeur du projet Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group :  Face à Boko Haram, “une bataille directe et sans précédent”

Des islamistes sont chassés des villes, mais leurs attaques ne cessent pas pour autant. Les Etats de Yobe, Borno et Adamawa, où l’état d’urgence est en vigueur, ont des frontières communes avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. Depuis le lancement des opérations par l’armée nigériane, plus de 10 000 Nigérians ont fui au Cameroun, dont des membres de Boko Haram. Et le Nigeria a souvent estimé que le Cameroun servait de refuge aux membres du groupe.

Source : le monde

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