La campagne présidentielle malgache entame sa deuxième semaine, et pour l’heure, aucun candidat ne semble sortir du lot en proposant un programme conciliant pour la Grande Île. Un manquement qui se fait sentir par l’absence de débat de société dans la campagne. Les plus grands candidats se démarquent dans la campagne grâce à d’énormes moyens financiers, plutôt que par leur proposition d’idées sociétales.
Pour preuve, on parle plus de la question du financement de la campagne présidentielle des candidats, et non de leur position idéologique. Le manque de réglementation précise sur le financement de la campagne pousse certains candidats à casquer des sommes faramineuses pour mener à bien leur propagande.
Les “petits candidats” mis sur la touche
Pendant que les grands noms qui composent la liste des candidats à la Présidentielle dépensent des sommes considérables pour s’attirer le plus d’électorat, certains candidats peinent à trouver les ressources nécessaires pour payer des déplacements dans les provinces, et organiser des meetings. Les candidats les plus aisés se permettent le luxe de louer des hélicoptères et des avions privés pour parcourir la Grand Île en temps record. Souvent en amenant dans leurs bagages deux ou trois chanteurs populaires pour attirer plus de foule. Deux candidats se démarquent encore plus sur le plan financier. Il s’agit du ministre des Finances et du Budget sortant, Hery Martial Rakotoarimanana, et l’ancien ministre de la Santé de l’ex-Président Ravolomanana, Robinson Richard Jean-Louis.
Le « ni…ni » d’Edgard Razafindravahy
Face à cette situation où l’argent est roi, Edgard Razafindravahy hausse la voix et lance une pique auxs deux principaux protagonistes de la crise, en l’occurrence le président de la Transition, Andry Rajoelina, et l’ancien chef de l’Etat, Marc Ravalomanana. « Les scrutins à venir constituent un tournant pour la vie de la Nation. On leur demande de se réconcilier, mais ils ne l’ont pas fait. Dans ce cas, c’est le peuple, avec Edgard (Razafindravahy) qui va les recadrer », a déclaré l’ancien président de la délégation spéciale (PSD) d’Antananarivo, au cours d’un grand rassemblement dans le cadre de la Présidentielle. Razafindravahy se positionne comme l’alternative crédible pour trouver une issue à la situation actuelle.
Malgré les moyens déployés, le jeu des élections reste ouverte entre les 33 candidats. La Présidentielle étant prévue pour le 25 octobre prochain, il ne serait pas étonnant de voir la tendance électorale changer de camp entre-temps.