Le chef d’état-major des forces armées bissau-guinéennes, Antonio Indjai, connu pour ses sorties fracassantes, a critiqué le gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Rui Barros. Selon le général, « ce gouvernement est une administration composée de délinquants financiers et de pilleurs de biens publics. Ils n’ont rien fait pour changer la situation du pays depuis leur arrivée. Malheureusement, la situation s’est empirée. Le manque d’eau et d’électricité est devenu une réalité dans la capitale. Ce manque d’eau est à l’origine des cas de choléra. Plusieurs personnes sont atteintes de dysenterie prolongée, parce qu’il n’y a plus d’eau potable dans ce pays ». Cette déclaration a été faite, le lundi dernier, lors d’une réunion consacrée aux services de la sécurité militaire, au Club militaire de Bissau, qui a pour objectif aussi d’informer l’opinion internationale sur les conditions de vie des populations pendant cette période de transition.
Pas de salaire depuis un an dans la fonction publique
Pendant cette rencontre, le général fera savoir à l’assistance que les travailleurs de la fonction publique sont restés depuis plus d’un an sans salaire. Une occasion saisie par M. Indjai pour faire d’autres révélations sur certaines pratiques « mafieuses » des dignitaires de l’actuel régime. « Que font-ils pendant les réunions des Conseil des ministres ? Sachez que ceux qui nous gouvernent se préoccupent plutôt de comment envoyer leurs enfants à l’étranger, acquérir une maison, une voiture et épouser une belle femme. Pendant ce temps, les militaires n’ont pas de salaire, pas d’uniformes et pas de moyens opérationnels », a-t-il déploré avant de proférer des menaces à l’endroit du gouvernement dirigé par Rui Barros. « Si vous jouez avec ce pays, il faut savoir que nous les militaires, on ne va pas se laisser faire. Nous n’excluons pas de prendre le pouvoir, dans le souci de sauvegarder l’intérêt général des populations », persiste le général Antonio Indjai.
Le général Antonio Indjai est considéré comme le cerveau du coup d’Etat du 12 avril dernier. Par contre, une force militaire ouest-africaine de quelques 600 hommes, composée de soldats du Burkina Faso, du Sénégal et du Nigeria, sécurise les bâtiments abritant les différentes institutions du pays.