Le candidat du parti au pouvoir à la présidentielle au Niger, Mohamed Bazoum, l’a emporté avec 55,75% des voix face au candidat de l’opposition Mahamane Ousmane (44,25%), a annoncé ce mardi la Commission électorale nationale indépendante. Des résultats qui restent « provisoires », a précisé le président de la Céni, Issaka Souna.
Avec notre envoyée spéciale à Niamey, Magali Lagrange
La Commission électorale nationale indépendante a proclamé, ce mardi en fin d’après-midi, les résultats globaux provisoires du second tour de cette présidentielle, lors d’une courte cérémonie au Palais des congrès de Niamey.
Selon ces chiffres, le candidat du parti PNDS au pouvoir, Mohamed Bazoum, arrive en tête avec 55,75% des voix. Son opposant Mahamane Ousmane, candidat du RDR Tchanji, recueille quant à lui 44,25% des suffrages exprimés. Et toujours selon ces résultats annoncés par la Céni, le taux de participation s’établit à 62,91%.
Le président de la Commission électorale, Issaka Souna, a précisé que ces résultats étaient provisoires et soumis à l’analyse de la Cour constitutionnelle.
Des résultats contestés par l’opposition
Cette proclamation se fait sur fond de contestation. Ce mardi après-midi, le président de la coordination de la campagne de Mahamane Ousmane a fait une déclaration à Niamey, devant des journalistes et militants réunis au siège de campagne de la coalition Cap 20/21 et alliés. Deux heures avant la proclamation des résultats globaux provisoires par la Commission électorale nationale indépendante, dans un palais des congrès de Niamey où la sécurité est renforcée, il appelle à la suspension immédiate de cette publication : « Nous exigeons la suspension immédiate de la publication de ces résultats qui ne prennent aucunement en compte la volonté exprimée par le peuple », a déclaré Falké Bacharou. Il évoque de « graves manquements » dans le processus électoral et invite « tous les Nigériens à se mobiliser comme un seul homme pour faire échec à ce hold-up électoral ».
Après cette déclaration, quelques groupes de militants sortent dans la rue à Niamey, brûlant des pneus, arrachant des affiches et hurlant « tchanji », le changement en haoussa. Ils sont dispersés par les forces de sécurité. La direction de campagne du parti MNSD, qui a apporté son soutien au candidat Mohamed Bazoum, est saccagée.
Dans la soirée, ce dernier a affirmé avoir adressé un message à Mahamane Ousmane pour lui demander de « faire en sorte que pouvoir et opposition regardent dans la même direction et que nous nous donnions la main, pour faire face aux défis auxquels notre pays est confronté ». Il a choisi d’afficher sang froid et pondération, félicitant son adversaire, dont il salue le score « excellent ». Une attitude toute étudiée qui tranche avec les propos très virulents de l’opposition. Retiré à Zinder, Mahamane Ousmane n’a pas encore réagi publiquement.
De son côté, lors de la proclamation des résultats, le président de la Céni a rappelé qu’ils sont provisoires et soumis à l’analyse de la Cour Constitutionnelle.
RFI