L’élection présidentielle de 2022 (si elle aura lieu) mettra en compétition les milliardaires des régimes d’Alpha Oumar Konaré, d’Amadou Toumani Touré (ATT) et d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Mais d’ores et déjà, les barons de la ruche auraient convaincu leur progéniture du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) de composer avec l’Adema pour toute victoire aux élections à venir. Raisons invoquées: l’ADEMA serait le parti le mieux implanté, il compte plus de cadres dans l’administration publique et le plus connu sur toute l’étendue du territoire. C’est pour cette raison que la candidature de Seydou Mamadou Coulibaly, opérateur économique, bénéficie du soutien de la ruche. Pourtant, la déliquescence de l’État malien serait à l’actif de la gestion de la ruche, de 1992 à nos jours.
Quand l’Alliance pour la destruction de l’économie malienne et son programme d’ajustement structurel sur la jeunesse, alias ADEMA PASJ, (je pense en fait que c’est comme cela que l’ADEMA devrait se définir), prit le pouvoir, en 1992, beaucoup de Maliens crurent au changement, même si les plus avertis dirent déjà que c’est l’ancien parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), déguisé, mais cette fois-ci, plus légitimé par les élections pluralistes.
Franchement, l’ADEMA est un parti rétrograde avec des méthodes de gestion des plus méprisantes pour notre peuple. Aucune jeunesse, aucun jeune ne devrait respecter les dirigeants de ce parti et des autres partis issus de ces accouchements. Qui peut nous conseiller à l’ADEMA, cela n’existe pas, aucun de ces gens n’est une référence pour notre peuple, même ceux qui, au temps de Moussa Traoré, firent de la morale une lignée politique selon l’adage du poète: «Même les cendres furent emportées par le vent et la pluie». Un jour, j’assistais à une conférence et l’un des barons de ce parti disait ceci: «La jeunesse ne nous écoute plus et, maintenant, c’est pire». Dans ces propos, j’ai vu du mépris pour la jeunesse, oui, du mépris pour nous de la jeunesse du peuple. Nous ne saurions écouter des corrompus, des conspirateurs sur l’éducation car cette médiocrité qui s’est installée dans notre système est voulue, et planifiée par ces gens-là, oui, barons de l’ADEMA, je vous accuse d’être les destructeurs de l’école malienne, de la vouloir ainsi car au moment même où vous faisiez ce sinistre boulot, dans des écoles parallèles étudiaient vos enfants gardés à l’appui, pendant ce temps, la désinvolture s’installa dans nos études, vos enfants posent comme problématique essentielle l’absence de climatiseurs dans un établissement que j’ai bien connu, alors que vous étiez du temps de Moussa Traoré dans des stratégies de survie comment trouverez-vous le financement pour de telles requêtes dans les cornes de l’âne n’est-ce pas ? Comment voulez-vous que plusieurs, dont je fais partie, vous écoutez quand beaucoup d’entre nous vivent dans une ténébreuse misère. Vos enfants sont dans les multinationales et les ONG.
De 1992 à aujourd’hui, il est reconnu, par tous, que des gens de rien du tout, des gens dont les seules gloires ont été de s’opposer à Moussa Traoré et, parfois, dans la clandestinité, en l’espace de quelques années, se sont enrichis hors de toute proportion. Chers Barons et Baronnesses de tous ces partis, caïmans d’eau profonde, sachez que, puisque vous avez le droit de servir, nous de la jeunesse incorrompue, avons le droit de passer à la vitesse supérieure pour vous battre politiquement, et cela se fait, et se fera, vous emprunter le chemin de Moussa Traoré pour y subir le même sort sans le traitement de faveur dont il a bénéficié tant votre mépris est fort envers la jeunesse.
Chers Barons de l’ADEMA, de l’URD, du RPM et de tous les autres partis des eaux profondes, sachez qu’une révolution fondra sur vous sans un citoyen pour faire votre apologie comme vous le faites pour Moussa Traoré, certains pensent que les anciens collaborateurs de Moussa Traoré sont incontournables si tant est que si ce n’est pas l’épouse d’un ancien ministre de Moussa qui devient ministre, c’est un ancien ministre de ce dernier qui est reconnu comme l’homme le plus intelligent de l’administration malienne, et, il devient un super ministre du président ATT.
En 1991, notre pays se trouvait au seuil d’une révolution, le régime dictatorial s’effondrait, les masses populaires organisées spontanément par les élèves, et les étudiants sous la houlette de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) et les autres du mouvement démocratique voulurent un changement judicieux pour améliorer leurs conditions de vie, leur bien-être, tout simplement, leur dignité comme Malien. Comme toutes les entrailles d’une révolution sont toujours économiques, et, comme nul ne l’ignore, la révolution est la violence organisée ayant la visée de modifier radicalement le régime des rapports sociaux de production, éliminer le régime de Moussa sans changer la structure corrompue en profondeur reviendrait à le restaurer, et le légitimer par des élections dont les issues sont connues avant même les élections.
À mon avis, la seule attitude sensée, c’est de déclencher un âpre combat politique contre l’Adema et ses partenaires, car, pour nous, l’URD, l’ADEMA et tous les autres partis alimentaires sont bonnet blanc, et blanc bonnet, et, l’ADEMA et tous ces partis acolytes, ne pourront jamais donner du bonheur à notre vaillant peuple, c’est pour cela que je soutiens que les élections ne sont pas l’étape suivante, car l’ADEMA-PASJ va les gagner ou fera promouvoir un autre médiocre.
Ousmane TOURÉ
Source : L’Inter De Bamako