La famille politique des Abeilles a présenté ses traditionnels vœux à la presse nationale, avant-hier samedi. L’événement s’est déroulé comme à l’accoutumée à son siège sis à Bamako-Coura et a donné lieu à un tour d’horizon quasi-complet de l’actualité brûlante avec le président du PASJ Tiémoko Sangaré, membre du Gouvernement es qualité Ministre des mines.
Pour la circonstance une foule immense a pris d’assaut la Ruches. Des journalistes aux ministres et collaborateurs de leurs départements respectifs en passant par les parlementaires et d’anciennes figures du Comité exécutif, personne n’a voulu s’en laisser conter tant la Parti de l’Abeille entre dans la nouvelle avec des zones d’ombre à clarifier, des équivoques sur lesquelles les militants désirent être édifiés autrement que par les rumeurs qui traversent leur Ruche. Entouré pour la circonstance de 1er et 2ème vice-présidents, Abdoul Karim Konaté ‘Empé’ et Dramane Dembélé, le N°1 des Abeilles, Tiémoko Sangaré, a commencé par rappeler la dédicace de l’année écoulée à la refondation du parti et au réveil de ses valeurs fondatrices avant de se réjouir des résultats obtenus à l’issue des élections communales de novembre. «Notre parti s’est classé 2ème force avec 142 maires et 1870 conseillers», a-t –il ainsi lancé, dans la foulée des saveurs d’un autre succès plus récent : la victoire du porte-drapeau de de l’Adema aux législatives partielles de Mopti. Tiémoko Sangaré s’est dit tout aussi comblé par les 2 sièges obtenus à Yorosso et Baroueli, une illustration, à ses yeux, d’un ancrage du PASJ dans les masses.
Comme on pouvait s’y attendre, d’autres questions brûlaient les lèvres des nombreux confrères drainés par la présentation des vœux de la deuxième force politique de la majorité présidentielle. Il s’agit avant tout de la posture et des schémas dans lesquels se trouve la direction du PASJ quant aux joutes présidentielles de 2018. A l’origine de chuchotements et de débats en sourdine dans la Ruche, le sujet est l’objet d’une réflexion en cours au niveau d’une commission ad hoc, a assuré le président, en laissant entendre au passage qu’elle sera éventuellement tranchée à une très prochaine rencontre entre les directions respectives du RPM et du PASJ.
Pour être plus rassurant sur un sujet qui défraie la chronique avec les courants favorables à une candidature interne, Tiémoko Sangaré a par ailleurs confié qu’une entente sur la question pourrait prendre forme par la même occasion et même se matérialiser dans un accord écrit entre les deux têtes de pont de la majorité présidentielle. L’Adéma n’est pour autant pas satisfait de son confort au sein de la majorité présidentielle et recommande, par la voix de son président, que la CMP soit réformée en vue d’en faire une force politique digne de ce nom autour du programme présidentiel. Au fait, le Professeur Tiémoko Sangaré ne porte pas un message différent des conclusions ébruitées de la commission ad hoc de son parti où il est suggéré un programme de gouvernement commun et des critères de convergence clairement définis en cas de renoncement à une candidature propre et de cheminement avec le RPM pour la présidentielle de 2018. Quoi qu’il est en soit, le porte-voix des Abeilles a été on ne peut plus clair. La position dominante au PASJ, a- t-il clamé sous le contrôle de l’ancien président Dioncounda Traoré présent du début à la fin de la conférence de presse,, est la suivante : les tranchées malgré les contradictions pourront être recreusées plus tard mais il convient de pour l’heure de faire la part des choses entre les contradictions principales et accessoires car la situation impose à l’Adéma de ne considérer que le pays par-dessus tout. Pour sage qu’elle puisse paraitre, cette posture ne manquera pas de se heurter à un courant adverse désireux de faire émerger une candidature interne. Pour trancher les contradictions entre les deux tendances, l’heure de vérité a presque sonné, compte tenu d’une limitation des marges de manœuvres temporelles par les dispositions statutaires. En clair, au risque de fouler aux pieds les statuts du Parti de l’Abeille, son candidat à la prochaine présidentielle doit être désigné à 12 mois de l’échéance.
La rencontre avec les journalistes a été également l’occasion d’une tentative de tirer au clair la position de l’ancien président Alpha Oumar Konaré vis-à-vis de son parti. Sur la loyauté et l’attachement de ce dernier à la Ruche, Tiémoko Sangaré n’en dit pas plus que la simple profession de foi de l’intéressé comme quoi il ne sera «jamais un ancien militant».
Idrissa KEÏTA
Source : Le Témoin