Il n’y a pas de bout du tunnel. La division et la contestation continuent entre les responsables du football malien. Depuis le 10 janvier 2015, deux camps s’affrontent, à l’image des Etats-Unis et la Russie. Ils ne se font pas de cadeaux. L’Assemblée générale élective devait consacrer une sortie définitive de la crise qui secoue le football malien depuis des années. Non. Sans surprise, la division se poursuit.
Dimanche 8 octobre 2017, deux candidats étaient en lice pour briguer la présidence de la
FEMAFOOT et la succession de Boubacar Baba Diarra, qui a été contraint à ne pas faire acte de candidature à sa propre succession par certains membres votants, notamment la ligue de football Koulikoro.
Il s’agit du premier vice-président du bureau sortant, Mamoutou Touré Bavieux et le président de la ligue de Tombouctou, Salaha Baby. Comme le dit un proverbe, «on reconnait une bonne journée dès l’aube ou encore on reconnait une mauvaise journée dès l’aube».
Dès le matin juste le camp Salaha Baby a eu des difficultés d’accéder à la salle de conférence du gouvernorat du District de Bamako où se déroulait l’Assemblée générale élective.
Après la cérémonie d’ouverture, les travaux ont débuté.
Dès le premier point inscrit à l’ordre du jour, c’est-à-dire, le contrôle de mandat, les délégués se sont chamaillés sur la qualité des mandataires des ligues, notamment
Kayes, Ségou et Bamako. Ces trois ligues étaient représentées, chacune, par deux délégations. Le camp Salaha Baby conteste aussi le collège électoral.
Et pour cause, il en veut à la fédération d’avoir convoqué les champions régionaux de l’année dernière dans toutes les régions alors que les ligues de Tombouctou, Gao et Kidal avaient des nouveaux champions. Pour le camp Salaha Baby, les anciens champions ne doivent pas être convoqués même dans les régions où les championnats n’ont pas pris fin. La contestation du candidat malheureux et de ses hommes repose notamment sur les textes qui stipulent que le titre de champion est vacant si le championnat n’arrive à terme qu’elles que soient les raisons.
Devant le blocage, les représentants de la FIFA, Véron Mosengo Omba et Urs Kluser, et de la CAF, Ahmad Ould Yahya, président de la Fédération mauritanienne de football, ont proposé un report de l’élection et une prolongation de trois mois du mandat de Boubacar Baba Diarra. Le schéma a été rejeté par la liste de Mamoutou Touré Bavieux, qui n’était du reste pas tenu de l’accepter. Les émissaires de la FIFA et de la CAF de sont retirés vers 16h et l’assemblée, aux yeux des contestataires, devrait avoir pris fin dès lors.
“Mais ils voulaient faire un forcing et ça n’a pas marché”, a confié un membre de la liste Salaha Baby à ce sujet.
Vers 21h, la séance a été suspendue au lundi 9 octobre à midi. Avant cette heure, Mme la gouverneure du District de Bamako a écrit au président de la FEMAFOOT pour déclarer que l’assemblée ne peut plus continuer dans ses locaux. Les organisateurs ont ainsi décidé de transférer les travaux à l’Hôtel olympique.
Le camp Salaha Baby a choisi de ne pas y prendre part et Mamoutou Touré Bavieux a été élu par 39 voix sur 39 voix exprimées et validées par la commission électorale.
Dans son allocution, Bavieux a insisté sur la réconciliation et a tendu la main à l’autre camp. “Vous êtes des hommes et des femmes compétents et passionnés.
J’ai nourri l’espoir de vous voir à nos côtés pour rebâtir notre édifice commun, le football malien », a-t-il lancé. Mercredi dernier, l’ancien président de la FEMAFOOT, Boubacar Baba Diarra, lui a passé le témoin.
Le camp Salaha Baby a-t-il fait la politique du siège vide ? Non, répond
Modibo Coulibaly, membre de la liste. « Nous n’avons pas reçu l’avis de délocalisation de l’assemblée. Personne ne peut apporter les épreuves du contraire », ajoute le secrétaire général du Djoliba. Pour le candidat Salaha Baby, il n’y a pas eu assemblée élective et il n’y a pas de bureau en place. Selon Abba Mahamane, le secrétaire général doit gérer les affaires courantes et il a 60 jours pour organiser une nouvelle assemble élective,s’il ne parvient, il bénéficie d’une prolongation de 15 jours.
Pour l’instant, tous les yeux sont rivés sur la FIFA pour qu’elle pose un acte de reconnaissance de l’élection de Mamoutou Touré Bavieux. L’instance dirigeante du football mondial, à en croire certaines sources, se consacre pour l’heure à l’examen des procès-verbaux du secrétaire général et de la commission électorale ainsi que sur l’objet des contestations des perdants.
Les deux camps sont suspendus à la décision de la FIFA. L’un espérant une validation, l’autre une prolongation de la crise avec le retour à un comité de normalisation.
Qui aura gain de cause ? L’avenir nous édifiera.
Ousmane Camara