Pour la 25e fois consécutive, le président du parti le Congrès national d’initiative démocratique (Cnid/Faso yiriwa ton), était face à la presse, mercredi pour sa traditionnelle présentation de vœux aux journalistes et hommes de médias. Cette année, le défenseur des droits et de la dépénalisation du délit de presse a fait ses adieux à la presse.
Tous les ans et cela pendant 25 ans, le président du Cnid/Fyt, Me Mountaga Tall a présenté ses vœux aux hommes et femmes de médias et journalistes. Cette année, c’est plein d’émotion et en langue bamanankan que l’avocat a fait ses adieux à la presse : “Je prie Allah, que l’année prochaine, ce ne soit pas moi qui serais là devant vous pour cette traditionnelle présentation de vœux”, a-t-il imploré.
Je souhaiterais être là, s’empressera-t-il d’ajouter en indexant la rangée de devant, et écouter celui qui serait à ma place aujourd’hui pour vous présenter les vœux. “Je prie Allah de m’entendre que ces vœux soient les derniers que je présente au nom du parti Cnid, qui m’a tant donné. Cela ne signifie nullement que la tradition, aujourd’hui ancrée et adoptée par beaucoup, sera remise en cause. Elle se poursuivra et s’améliorera sans doute”, a poursuivi le président Tall.
Me Tall est resté dans la même dynamique de défense de la presse malienne. “Un journaliste n’a rien à faire en prison”, a-t-il lancé pour plaider la dépénalisation du délit de presse. Pour l’avocat, en cas de délit de presse, la procédure doit rester civile comme toutes les entreprises. Le journaliste doit certes être puni en cas de faute mais sans emprisonnement, a-t-il réitéré. Il a invité au respect de l’éthique et la déontologie et a suggéré la sanction des pairs (disciplinaires et l’autorégulation).
“La presse est sans doute irremplaçable en démocratie. Mais, pour jouer pleinement son rôle, elle doit combler certaines de ses faiblesses qui sont d’ailleurs reconnues par ses propres structures faitières et de régulation. A cet égard, on peut, entre autres, citer les questions liées à la formation initiale et continue des hommes de media, la sécurité de leur emploi, le respect de la déontologie, les questions d’organisation et de structuration, la faiblesse des moyens, l’indépendance”, a conseillé Me Tall.
Cette présentation de vœux a été aussi une occasion pour le président du Cnid d’évoquer les sujets d’actualité. Me Tall reste du côté de la Transition tout en privilégiant le vote comme seule issue favorable d’une transition. L’avocat se retrouve dans toutes les grandes actions entamées par les autorités de la Transition, voire sa rupture avec la France. Pour lui, la France a fait de même après la Deuxième Guerre mondiale. Le départ de la Minusma et aussi aujourd’hui la situation de Gaza. L’avocat a interpellé les organisations internationales sur leur silence avant de conclure par ses vœux de bonheur, de paix et de sécurité à la presse et au Mali.
Koureichy Cissé