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Préjudices : le jour où NI or, ni argent ne serviront à rien

« Les droits de l’homme sont un devoir pour l’Islam … « .

Belgacem Bensaid Imam  mosquée Assalam lit coran

C’est en ces termes que s’est adressé le président d’une fondation religieuse musulmane aux participants d’un séminaire tenu il y a quelque temps en terre européenne. La rencontre regroupait des spécialistes du droit islamique de divers horizons du monde arabo-islamique. Elle visait à examiner sous la forme d’une réflexion commune et publique, certaines questions liées aux Droits de l’homme à travers le prisme de l’Islam. Avaient été également conviés à cette session, des diplomates de nombreux pays intéressés, des représentants de diverses organisations. A l’un des invités qui faisait remarquer que « la culture universelle des droits de l’homme se nourrit de la diversité de ses approches et contribue à la construction d’une civilisation globale fondée sur ces droits », un théologien rétorquera que « c’est bien parce que l’Occident a une mauvaise perception de l’Islam que se pose la nécessité de telles rencontres ». Pour lui, lorsque les critiques font preuve d’ignorance de ce qu’est l’Islam, il importe de restituer les événements dans leur contexte, même si la pratique de la foi, l’application des préceptes de par le monde donne lieu à discussions. Quand ils entretiennent les fidèles sur les divers enseignements de la religion sur certains aspects de ce chapitre, les oulémas insistent particulièrement sur la notion de préjudices que nous sommes enclins à nous porter dans nos rapports quotidiens ou circonstanciels. La vigilance requise du fidèle pour préserver les droits de son prochain, selon les oulémas, revêt autant d’importance que celle dévolue à la pratique des différents rites prescrits. « Il est beaucoup plus tolérable pour toi de comparaître devant le Tout-Puissant, ayant commis des péchés liés à tes relations avec le Créateur suprême, que de comparaître devant lui ayant commis un péché, et un seul envers les hommes », a traduit un théologien. Se référant aux hadiths, l’érudit rappellera notamment que celui qui a porté préjudice à son frère en l’outrageant dans son honneur ou en portant atteinte à ses droits de propriété, se doit de lui demander pardon aujourd’hui, « avant que n’advienne le jour où ni or, ni argent ne lui serviront à rien ». C’est alors que les oulémas évoquent la notion d’indigence ultime. Ils rapportent à cet effet un entretien du Messager (PSL) qui l’expliquait un jour à son auditoire. « L’indigent de ma communauté, dira-t-il, est celui qui se présentera le jour de la résurrection ayant accompli ses prières, acquitté l’aumône légale, pratiqué le jeûne. Mais quand cette heure se présentera alors qu’il aura injurié un tel, diffamé tel autre et lésé un troisième, on amputera de ses bonnes actions pour les faire passer au profit de ceux à qui il aura porté préjudice. Et lorsque s’épuisera son capital de bonnes actions avant que « ses créanciers » n’aient pu rentrer dans leurs droits, ce fidèle sera chargé du passif de ceux qu’il aura outragés et lésés et s’en trouvera réduit à l’état d’indigent, dépourvu de toute bonne action susceptible d’assurer son salut ». Les oulémas rappellent à ce sujet que : « Quiconque fait une bonne œuvre, le fait à son avantage. Et qui fait le mal, le fait à son détriment. Ton Seigneur cependant n’est point injuste envers les serviteurs ». (41:46).

Abdoul K. Cissé

 

Source: essor

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