Il est urgent de promouvoir le vivre-ensemble, de mettre en place les structures dirigées par des spécialistes qui sont compétents et qui connaissent le Mali afin de renforcer les valeurs de la paix et la réconciliation. La paix entre les populations ne peut se prescrire dans leurs conditions de vie actuelles. Il faut que la justice soit rendue. Des politiciens et des militaires dépourvus de conscience nationale au pouvoir depuis 1990 ont infantilisé des franges de la population à leur dévotion, créant ainsi des inégalités sociales. Il y a d’un côté ceux qui gravitent autour de l’opulence de l’élite au pouvoir et de l’autre côté des gens qui assistent dans la misère, aux jouissances des autres.
Dans une société où l’on cultive à desseins, sans scrupules, l’inégalité sociale, il ne peut exister de paix sociale car ventre affamé n’a point d’oreille. La recherche du bien être posera toujours les ingrédients d’un conflit social entre les tenants du pouvoir et les opprimés. Il ne peut avoir de paix que si la richesse nationale est redistribuée avec justice entre les populations. Et cela ne peut plus se faire avec les acteurs de la révolution populaires de 1990 et les militaires au pouvoir depuis plus de 30 ans .Il faut un changement inter générationnel.
La promotion du vivre ensemble exige des populations de s’assumer dans le désir d’un changement des conditions de vie, par de nouveaux gouvernants. C’est en effet, que les populations se donnent démocratiquement les structures avec une élite au pouvoir, nantis de hautes valeurs morales, qui vont assurer la bonne gouvernance du pays. Celle-ci installera la réconciliation par le bien être de tous. Ainsi toutes les populations pourront savourer les délices de la paix entre elles.
Mohamed Abdellahi Elkhalil, Spécialiste des questions sociales et sécuritaire du Sahel