En vue d’obtenir de meilleures conditions de vie et de travail, le syndicat national des surveillants de prison, dirigé par Brahima Sogodogo, monte au créneau pour implorer un statut législatif particulier pour le corps en question. Il demande, du reste, un changement de tutelle au profit du département de la sécurité.
Créé depuis un peu moins de 20 ans (en 1996), le corps des surveillants de prison éprouve beaucoup de mal à assurer les missions qui lui sont assignées du fait des mauvaises conditions dans lesquelles il travaille. Malgré le travail titanesque qu’ils effectuent au quotidien, le traitement salarial des agents reste dérisoire. C’est pourquoi, ils sont passés à la vitesse supérieure, depuis quelque temps, pour réclamer un statut législatif particulier qui prendra en compte leurs principales préoccupations. Notamment le caractère paramilitaire du métier.
Le secrétaire général du syndicat, le Lieutenant Brahima Sogodogo, a du mal à comprendre pourquoi » les gouvernements successifs n’arrivent toujours pas à trouver un statut législatif pour les geôliers malgré que la Constitution le permet « . En effet, l’article 70 de la Constitution du Mali accorde la possibilité d’octroyer un statut législatif aux » personnels des forces armées et de sécurité » et aux personnels des » professions juridiques et judiciaires « . A y regarder de près, les surveillants de prison assurent à la fois les deux fonctions. Car leur travail consiste d’abord à assurer la sécurité des structures pénitentiaires, des détenus entre eux à l’intérieur des prisons et celle de la population civile en gardant les délinquants dans les établissements carcéraux. Par ailleurs, selon le secrétaire général du syndicat la mission d’exécution des mandats de justice (mandats de dépôt), des décisions de justice à caractère pénal constituent des missions judiciaires.
« Nous voulons changer de département au profit du département de la sécurité »
Actuellement attaché au ministère de la Justice, , le corps des surveillants de prison éprouvent une grande nécessité de changer de département au profit de celui de la Sécurité intérieure. Car, selon son secrétaire général, » ce débat ne tient qu’au caractère néophyte du département de la justice dans la gestion des corps paramilitaires ».
Pour clore définitivement ce débat concernant l’amélioration de leur condition de vie et de travail une fois pour toutes, les gardiens de prison proposent diverses solutions. Il s’agit notamment des indices de traitement déterminés compte tenu de leurs fonctions et des sujétions particulières de leur emploi, l’amélioration de la carrière des surveillants par une augmentation de leur effectif à travers un recrutement digne de ce nom. Ils affirment, en outre, que l’institution d’un cadre disciplinaire plus rapide et plus efficace est plus qu’une nécessité. Ou mieux encore, la création d’une école pénitentiaire afin de perfectionner cet emploi.
D’autres points soulignés, par les geôliers sont l’institution des récompenses (telles que le témoignage officiel de satisfaction, la promotion à l’échelon supérieur et l’octroi d’une médaille pénitentiaire dont les conditions seront fixées par un décret pris en Conseil des Ministres et l’institution d’un Conseil Supérieur de la Surveillance pour assurer une meilleure reprise en main du personnel surveillant par la hiérarchie.
Aboubacar DICKO