C’est parfois avec des mots durs que l’ancien Premier ministre Mohamad Ag Hamani demandé au gouvernement malien de surseoir aux réformes administratives et constitutionnelles engagées au non de l’accord d’Alger. Président de la Coalition citoyenne de la société civile(CCSC), l’ancien Premier ministre sous le président ATT a présenté mardi dernier (11 décembre 2018) à Bamako un rapport accablant sur la mise en œuvre de l’accord de paix issus du processus d’Alger.
«Il conviendrait de trouver dans cette optique des alternatives à la révision de la Constitution, obstacle majeur à l’atteinte des objectifs définis », souligne le rapport. Selon Ag Hamani, il est hors de question que la CCSC soit complice d’un diktat portant atteinte à la souveraineté du peuple malien. « Le président de la République et les députés ont compétence à initier des révisions constitutionnelles mais ne valident pas celles-ci. C’est le peuple souverain du Mali qui décide en définitive du sort des réformes constitutionnelles », poursuit le rapport.
La CCSC dénonce le diktat des Nations-Unies qui ont signé avec le gouvernement du Mali le « Pacte pour la paix au Mali». Cet accord donne l’impression que la partie malienne est seule responsable des retards dans la mise en œuvre de l’accord contrairement à la réalité. La faute des Nations-Unies est de demander au gouvernement du Mali de s’acquitter dans les délais de tous les engagements qu’il a pris dans l’accord.
Et la coalition d’estimer que le Conseil de sécurité a omis de prendre en compte les limites politiques et juridiques posées au gouvernement dans l’exercice de ses missions dans le contexte démocratique. « L’institution du Senat comme la régionalisation sont donc validées en définitive par le seul peuple souverain », ajoute le rapport.
La coalition recommande au gouvernement malien, dans le domaine de réorganisation territoriale, la prise en compte des expériences antérieures, de poursuivre les réformes qui peuvent être accomplies par les lois et les règlements et qui sont de son ressort. « Elle estime aussi qu’il faille surseoir à celles qui nécessitent la révision de la Constitution jusqu’à la satisfaction des conditions indispensables », indique le rapport.
Ag Hamani a été clair : la création du Sénat, la régionalisation ne peuvent être envisagées qu’après la révision constitutionnelle. Hors, « le gouvernement malien ne peut pas garantir de façon avérée l’aboutissement positif de la révision constitutionnelle de 2019 prévue dans la feuille de route », précise le rapport qui recommande le respect de la souveraineté du peuple.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain