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Pour la refondation du Mali : Une purge véritable s’impose

«Il faut des hommes pour sauver l’avenir.» (Dixit Sony Labou).

Il convient de rappeler que la première République a consacré d’immenses efforts pour la reconquête de la dignité nationale perdue du fait du règne colonial français. Par l’indépendance conquise de haute lutte, notre peuple a recouvré sa dignité et son humanisme confisqués par l’odieux système colonial français. Cette reconquête de l’identité perdue a prouvé à la face du monde toute la grandeur de notre peuple et le sens élevé de la responsabilité et de la dignité des hommes et des femmes qui se sont vu confiées les destinées de la nation malienne. Ces hommes et ces femmes, dirigées par le président Modibo Keïta, avaient un seul gage: celui de défendre sans réserve les intérêts fondamentaux de notre peuple. Ce gage de tout un peuple coupait régulièrement le sommeil des sangsues tapies dans les rouages du pouvoir colonial français. C’est bien ce gage de notre peuple et de ses gouvernants qui a irrité le courroux de la France coloniale. La suite n’a échappé à personne: non contente de l’orientation patriotique de notre politique nationale de développement, par la bénédiction et le soutien du pouvoir colonial français, une junte militaire dirigée par le lieutenant Moussa Traoré a donné un coup d’arrêt à cette marche de tout un peuple. C’était le 19 novembre 1968. C’est bien ce jour-là que notre pays est tombé dans la gueule de ceux qui ont appris à se servir du peuple malien !

 

La deuxième République s’est illustrée par la confiscation de notre dignité de l’homme. Pendant vingt- trois (23) longues années de dictature militaro-Udpmiste, notre pays a été le théâtre du combat des ambitions machiavéliques inavouables mais soupirant sous le sale drap de ce que certains appelaient malicieusement ‘‘la démocratie’’. Le peuple malien a enduré dans sa chair et dans sa conscience les affres de vingt-trois ans de règne d’un régime autocratique et antipatriotique.

Le 26 mars 1991, le vent du multipartisme a soufflé sur notre pays. Mais, le constat de cette ‘‘démocratie’’ (sans en être vraiment), est sans ambages: d’Alpha Oumar Konaré à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en passant par Amadou Toumani Touré (ATT), c’est l’échec sur toute la ligne.

En 2012, le capitaine Amadou Haya Sanogo avait fait naître à nouveau l’espoir en notre peuple quant à la construction d’un Mali nouveau, digne d’envie. Mais ne connaissant pas le caractère vorace et crapuleux de l’écrasante majorité des politiciens maliens, les putschistes maliens de 2012 ont été emportés par la coulée de boue d’une démocratie réactionnaire affairiste. C’est dire qu’IBK a été perçu par bien de Maliens comme l’ultime solution au naufrage du bateau-Mali.

Hélas ! Au bout de sept ans de gestion de nos affaires, l’impasse refait surface et prend service dans nos villes et campagnes: les Maliens dans leurs regroupements hétéroclites aux ambitions diverses, plurielles et inavouables, sont allés à l’assaut du régime d’IBK.

Le 18 août 2020, celui-ci est tombé à la faveur d’une action concertée de nos forces de défense et de sécurité. Cette fois- ci, les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont demandé aux militaires de gérer la transition, les politiciens ayant totalement trahi la cause du peuple travailleur du Mali. Mais ce qu’ils n’ont pas su circonscrire à temps et au tout début du coup de force contre IBK, c’est la guéguerre de ces politiciens en mal de crédibilité et assoiffés de la recherche et de la défense d’intérêts sordides inavouables.

Pour pousser les militaires, auteurs du coup de force à remettre le pouvoir aux mêmes politiciens déprédateurs de l’ordre et du tissu socioéconomique, voilà s’ouvrir le front du combat pour la présidence de la transition, pour les postes ministériels et enfin pour faire partie des cent-vingt et un (121) membres du Conseil national de transition (CNT). Ce combat s’inscrit en droite ligne dans le dénigrement en tous sens des membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), du gouvernement et du CNT. Bien de ces beaux parleurs, spécialistes en phraséologie «démocratistes» ont à la bouche un seul argument «la place des militaires c’est au front et non en politique !» Comme s’il n’y a plus de militaire au front de la lutte contre les terroristes ! Sans avoir la moindre décence de reconnaître que ce sont ces politiciens qui ont trahi le peuple et son combat de 1990-1991 contre le régime de Moussa Traoré aux mains trempées dans la boue, la honte et le sang de nos femmes et de nos enfants ! Sans avoir un seul instant l’honnêteté intellectuelle et la probité morale de reconnaître que c’est la fameuse Flamme de la ‘‘paix’’ d’Alpha Oumar Konaré, le régime de consens d’ATT et le laxisme du président IBK, qui se sont articulés pour faire de notre pays (notamment son septentrion), un no man’s land à la merci d’une rébellion forgée de toutes pièces et de sa conscience française !

Mais comme on le dit souvent: ‘‘à malin, malin et demi’’. Les Maliens (comme ils l’ont d’ailleurs bien compris depuis un certain temps, voient et s’assurent de plus en plus que c’est nullement le Mali qui intéresse ces politiciens criquets criards, mais bien plutôt leurs intérêts sordides privés. Les guéguerres autour des candidatures pour le CNT ont fait le tour et couler beaucoup d’encre et de salive.

Mais tout ce bruit s’explique par le fait qu’après le coup d’État contre IBK, les membres du CNSP ne se sont pas donné pour première tâche d’entamer immédiatement la traque de la corruption, de la délinquance financière dont l’œsophage n’est autre que la surfacturation et les détournements de deniers publics.

Aussi, si le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) avait commencé par mettre les gens au travail, on n’en serait pas là. Cela reste un impératif catégorique s’ils veulent bien faire et sécher enfin les larmes de nos femmes, de nos enfants et des hommes qui ont enduré dans leur chair et leur conscience les affres d’une «démocratie» qui boitille sans savoir où aller et quel chemin emprunter pour qu’enfin notre pays sorte la tête de l’eau. Cette œuvre de purge nationale est indispensable si nos militaires veulent sauver nos travailleurs du naufrage dont se sont rendus coupables et responsables ces femmes et ces hommes qui ont fait de la politique leur métier pourvoyeur de leur bien- être économique et financier, faisant ainsi de la politique leur moyen de vivre et de nourrir leurs familles.

La démocratie véritable exige de tous et de chacun la probité morale, le sens élevé de l’honneur et de la dignité nationale. Le reste n’est que bluff, farce et jeu de stupidité.

Au moment du coup de force contre IBK, un seul refrain était à toutes les lèvres: la «refondation du Mali». Mais de plus en plus dans les conversations un seul mobile anime les cœurs et les esprits: «l’accaparement du pouvoir par les militaires». En temps dit «normal», nos députés se frottaient allègrement les mains au regard de la manne financière attribuée par les démocrates. Les maires se donnaient à cœur joie à la vente tout azimut de la terre aux plus offrants.

Des dossiers sont montés contre des délinquants financiers par le Vérificateur général. Si les militaires veulent servir utilement notre peuple, ils de doivent, sans délai, de sortir ces dossiers, et l’on verra bien la suite. Ils ne doivent pas être de simples observateurs devant cette tragédie socio-économique nationale. Ils doivent commencer sans délai la traque de la corruption et de la délinquance financière.

Sur cette route, le peuple malien se mettra débout derrière eux comme un seul homme pour les rendre invincibles tant il reste établi que les politiciens sont des tonneaux vides dans leur écrasante majorité. Les exemples ne manquent pas dans ce sens: entre autres, on peut citer l’œuvre de Rawlings au Ghana, de Sankara au Burkina Faso et actuellement de Paul Kagamé au Rwanda. L’assainissement dans ce pays continue sans ménagement aucun. C’est dire que Sony Labou avait vu juste en disant: «Il faut des hommes pour sauver l’avenir.»

Tout compte fait, il est extrêmement dangereusement et contre productif de chercher à plaire aux politiciens maliens ! Notre peuple, d’une seule voix, a demandé et demande toujours la refondation du Mali.

Aujourd’hui, il n’existe pas de secteur non souillé et dépravé par des «démocrates» soucieux de remplir leurs grosses besaces des biens de l’État et donc des biens mal acquis aux dépens des intérêts fondamentaux du Mali. Il paraît que ‘‘tous les Maliens sont responsables de la faillite du Mali !’’ Quelles billevesées ! Quels subterfuges ! Quelle malhonnête fuite en avant !

L’exemple de Kéba M’Baye au Sénégal qui a dit halte à la bamboula politique dans ce pays nous inspire fort bien. Pour rafraichir les mémoires, il s’est rebellé contre les combines politiciennes, en 2000 dans son pays. Si les patriotes maliens le veulent bien, ils peuvent en faire autant sinon plus en extirpant de leur rang les politiciens magouilleurs et les délinquants financiers ! inimitiés.

Il suffit enfin de procéder à l’exécution correcte et sans discrimination des lois de la République. La refondation du Mali passe nécessairement par là ! En tout cas aujourd’hui, il y a bien de gens sales qui crient au changement mais sans le vouloir sincèrement.

Si la transition ne s’assume pas pleinement et entièrement pour le bonheur des masses laborieuses du Mali, elle nous éloignera davantage de la refondation tant réclamée de notre pays. Hier, nous étions une référence en Afrique.

Tenez ! Le régime de Modibo Keïta qui ne comptait pas plus de cinq (05) docteurs a abattu un travail colossal dans tous les secteurs de la vie nationale: plus d’une vingtaine d’usines sont à son actif, l’autosuffisance alimentaire entreprise sur toute l’étendue du territoire national et la formation de soldats qui ne juraient que par le Mali et pour le Mali, de cadres valables pour assurer un développement harmonieux et durable.

Aujourd’hui, nous sommes à la traîne de l’histoire universelle !

Modibo Keïta nous a prévenu en ces termes: «Lorsque les vrais propriétaires deviennent des observateurs, c’est le festival des brigands.»

Source : L’Inter De Bamako

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