Pour manifester leur mécontentement contre la grève illimitée des professeurs et également dénoncer la violence faite à l’égard des étudiants de la FMPOS par les forces de sécurité lors de leur sit-in, les étudiants ont marché hier sur la primature. Cette action est initiée sous la houlette de la coordination de l’AEEM. A l’issue de cette marche pacifique, les étudiants ont exigé la libération sans délai de leurs camarades arrêtés lors du sit-in du mardi à la FMPOS ainsi que le retour immédiat des professeurs dans les classes. Sans quoi, ils menacent de rompre avec le pacifisme et de faire recours à la violence.
Avec comme slogan » on veut étudier « , ils étaient nombreux les étudiants issus de toutes les grandes facultés relevant de l’université de Bamako et de l’IPR/Ifra de Katibougou, à marcher hier en direction de la primature. Ceci, dans le souci de manifester leur ras-le-bol suite à l’arrêt des cours dans les différentes facultés en raison de la grève illimitée du SNESUP. Et partant de là, ils comptaient également dénoncer la violence exercée sur les étudiants de la FMPOS par les éléments de la police lors d’un sit-in qu’ils ont organisé le mardi dernier pour faire part de leur mécontentement contre la grève illimitée de leurs professeurs. Outre les cas de blessés graves qui ont été recensés et les dégâts matériels, ce sit-in a également vu l’arrestation de 12 étudiants. » Nos camarades ont été malmenés par la police et certains mêmes ont été arrêtés. Nous exigeons leur libération sans délai et aussi le retour immédiat des professeurs dans les classes » a déclaré le secrétaire général de l’IPR/IFRA de Katibougou, Moctar Sosso. » Il faut que la violence faite contre les étudiants cesse et il est primordial également que les professeurs retournent dans les classes « , ajouta M.Sosso. Selon Mohamed Traoré, responsable de classe et membre du comité AEEM de l’IPR/IFRA, cela fait 15 jours maintenant qu’ils ne font plus de cours. Et pour cause, la grève de leurs professeurs qui dit-il, » ont commencé d’abord par observer 48 heures de débrayage, s’en est suivi un arrêt de travail de 72 h et ensuite une semaine. Et aujourd’hui encore, ils doivent aller en grève illimitée « , a-t-il déploré.
Quant aux étudiants de la FLASH, ils ont dénoncé le problème du chevauchement des années que connait leur faculté depuis quelque temps. Ce qui fait qu’au lieu de 4 ans comme cycle normal, les étudiants attendent 6 ans voire plus, pour avoir leur maitrise. » N’eut été la grève des professeurs, on devrait commencer nos examens aujourd’hui même » a déclaré Bourama Traoré, responsable de classes également membre actif du comité AEEM de la FLASH.
Si leurs doléances ne sont pas satisfaites à savoir la libération immédiate des étudiants de la FMPOS et le retour des professeurs dans les classes, les étudiants projettent dans les prochains jours, de poser d’autres actions. Et s’il le faut, ils n’excluent pas de recourir à la violence, a confessé le secrétaire général de l’IPR/IFRA. Toujours est-il qu’au moment de notre passage sur les lieux, le bureau de la coordination AEEM discutait avec le premier ministre en vue de trouver une solution à leurs problèmes.
Notons que cette marche a vu la fermeture de tous les accès menant à la cité administrative par les forces de sécurité déployées en nombre.
Et sur les affiches brandis par les marcheurs, on pouvait lire entre autres des messages suivants : » Depuis 2009, nos universités vont de crise en crise, d’année blanche en grève illimitée, de grèves chroniques en grèves perlées, notre système éducatif a fini par tomber malade, très malade. Par conséquent, la qualité de notre formation est déplorable, notre niveau scolaire est en baisse de jour en jour, nos espoirs sombrent. Alors trop, c’est trop, nous en avons mare, ça suffit maintenant ! Nous revendiquons seulement le droit à l’étude. Non à la répression sanglante des policiers sur les étudiants ! Non à l’incarcération de nos 12 camarades, non à la grève intempestive et chronique des enseignants, non à l’incompétence du gouvernement face à la gestion de cette crise, non à l’aveuglement des parents face au sort de leurs enfants, moi je veux étudier et toi ? « .
Ramata S KEITA