Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Pour consolider les institutions, conforter la démocratie, l’état de droit et la stabilité: La Fondation Balanzan engage la réflexion sur les réformes majeures susceptibles d’apporter le » changement «

Plusieurs acteurs politiques, responsables de mouvements armés ou de la société civile, des diplomates et anciens ministres ont échangé samedi sur les réformes politiques et institutionnelles en perspective au Mali. C’était lors d’une journée d’échanges initiée par la Fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité dont l’objectif est d’engager la réflexion autour desdites réformes ouvrant la voie vers  » la réémergence du Mali « .

 

Très attaché à une telle réémergence, le président de la fondation Balanzan, l’ambassadeur Makan Moussa Camara s’est engagé à jouer sa partition dans la recherche des solutions aux problèmes qui assaillent notre pays. Cela à travers la création de cadres d’échanges et de partage des points de vue et d’opinions de toutes les parties concernées, en particulier des forces politiques du pays. C’est fort de ce constat qu’il a passé en revue les réformes politiques majeures à travers lesquelles la transition doit poser les jalons indispensables du changement attendu.

Aussi tient-il à préciser qu’organiser  » les élections communales, locales, régionales, législatives et l’élection présidentielle dans les conditions actuelles reviendrait à reproduire les mêmes carences ou erreurs du système précédent « . Ainsi, au nombre des principaux axes des réformes politiques et institutionnelles, l’on retient la relecture de la Constitution du 25 février 1992. Et, contrairement aux précédentes années, l’ambassadeur Camara d’estimer  » qu’une unanimité  » se dégage actuellement pour une profonde révision afin de consacrer  » le renouveau de la gouvernance « .

Nombreuses questions en suspens

Une telle relecture doit apporter des réponses à de nombreuses questions restées en suspens notamment le type de régime, le type de scrutin, la base du redécoupage administratif et du redécoupage électoral, la Cour constitutionnelle ou le conseil constitutionnel ou encore sa composition ou les attributions de ses membres. D’autres questions et non des moindres doivent, selon lui, figurer au cœur desdites réformes dont la Cour suprême, son éclatement par création de la Cour des comptes, de la cour de cassation et du Conseil d’Etat, la seconde chambre, sa dénomination ou composition, le système électoral. Entre autres.

La deuxième réforme politique majeure a trait à la réorganisation territoriale, laquelle, selon la Fondation Balanzan, doit être  » cohérente et conforme  » aux vœux des administrés et aux recommandations du DNI. Les défaillances du système électoral sont aussi mises en exergue par la Fondation Balanzan qui juge  » des réformes électorales incontournables « . Ce système recèle de nombreuses faiblesses et la coordination entre les organismes engagées dans le processus électoral notamment la DGE, la CENI, le ministère de l’Administration territoriale, la Cour constitutionnelle n’est pas optimale. Et ces faiblesses ont pour conséquences la multiplication des crises post-électorales.  » Le fichier électoral doit être audité et la loi électorale devra subir toutes les corrections nécessaires à l’organisation d’élections propres et régulières  » a relevé Makan Moussa Camara.

Renouveau de la gouvernance

Aussi pour que le coût des élections soit financé par le budget national et supportable pour le contribuable, la Fondation propose des élections couplées communales-locales et régionales pour décembre 2021, des élections couplées législatives et présidentielle pour janvier 2022 et l’installation des institutions de la 4ème République pour mars 2022. Enfin, la lutte contre l’impunité, l’assainissement des mœurs politiques et de la gestion publique doivent être au cœur  » du renouveau de la gouvernance « . Toutefois il ressort des discussions que les priorités auxquelles devra s’attaquer la transition divergent pour les uns et les autres. De son côté, l’ambassadeur Cheick Sidy Diarra estime que le  » renouveau de la gouvernance « , les modalités de l’organisation de la loi électorale doivent être  » une priorité pour la transition « . Alors que l’ancien premier ministre Moussa Mara penche pour l’organisation d’un référendum en juin 2022. Autre priorité pour le président du parti Yelema, l’amélioration du processus électoral et la problématique de l’argent en période électorale. Quant à la problématique du fichier électoral, l’ancien ministre et constitutionnaliste Pr.Makan Moussa Cissoko propose  » l’inscription volontaire  » pour assainir le fichier électoral. Même son de cloche chez la vice-présidente de l’URD, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, qui précise  » qu’il faut également l’expertise de toutes les structures de contrôle et éviter leur floraison « . L’ancien ministre des Affaires étrangères Tiébile Dramé, non moins président du Parena, note qu’ » il est prématuré d’aller vers une 4ème République « . Il précise toutefois que la transition doit s’attaquer à un certain nombre de mesures pour avancer dont  » la lutte contre l’impunité, la limitation des dépenses de campagne et la protection des ressources publiques « . S’agissant de la réorganisation territoriale et de la tenue des élections en même temps, il suggère  » une décision politique en accord avec les mouvements armés « .

Abdoulaye DIARRA

Source : l’Indépendant

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance