La Commune rurale de Koury dans le cercle de Yorosso frontalière avec le Burkina Faso, a connu des émeutes ce lundi 25 septembre 2017. Une foule en colère s’en est violemment pris aux symboles de l’Etat faisant deux morts et des blessés.
Tous les symboles de l’Etat ont été détruits à Koury, une commune rurale du cercle de Yorosso. Les dégâts ont été causés par des commerçants mécontents, soutenus par une population locale excédée. Le bilan fait état de deux morts et de nombreux blessés dans la population civile.
Selon une source locale tout est parti d’une irruption de deux douaniers dans le marché le jour de la foire hebdomadaire de la commune. Ils ont voulu emporter les produits pharmaceutiques de certains commerçants. Ceux-ci ont refusé dénonçant le racket des hommes en uniforme. Les douaniers embarquent un des protestataires. Il n’en fallait pas plus pour que la moutarde monte au nez des autres commerçants et de la population. Ils ont saccagé les locaux de la douane.
Dans la panique, un gendarme aurait ouvert le feu sur la foule, faisant un mort et des blessés graves. Furieuse, la population s’en est prise à tous les symboles de l’Etat. Un dispositif de renfort a été dépêché depuis Koutiala, mais le mal était déjà fait. Le bilan des affrontements s’est même alourdi avec un des manifestants qui a succombé à ses blessures.
Les commerçants parlent d’injustice. Pour eux, les produits, objets de racket, sont vendus à “Dabanani” dans la capitale au su et au vu des autorités. Une autre source sous anonymat souligne que les douaniers n’ont pas agi sur ordre de leur hiérarchie. A l’en croire, leur chef était en déplacement au moment des faits.
Pour l’heure la foire hebdomadaire est fermée jusqu’à nouvel ordre. Néanmoins, la population ne décolère toujours pas. Elle veut la peau du gendarme qui a tiré sur la foule. Un dispositif militaire est dépêché pour calmer les populations et procéder à des enquêtes.
Poumon économique du cercle de Yorosso, la Commune rurale de Koury est la seule commune équilibrée en termes de recettes. Mais elle ressemblait ce mardi matin à une ville morte, car aucune boutique n’a été ouverte et les gros commerçants ont fait profil bas en entendant que la situation se calme pour écouler leurs marchandises.
Zoumana Coulibaly
Source: L indicateur du renouveau