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Place Tahrir, un “printemps arabe” égyptien bien lointain

Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi sur la place Tahrir, au Caire, non pour célébrer les manifestants dont la révolte a chassé du pouvoir Hosni Moubarak il y a cinq ans mais pour rendre hommage aux forces de sécurité qui avaient alors tenté d’étouffer le mouvement.

policier militaire egyptien quartier Agouza

Ces dernières semaines, pour prévenir des manifestations antigouvernementales, des militants d’opposition, notamment des étudiants, ont été interpellés, des cafés et d’autres lieux de réunion fermés.

“Nous sommes ici pour célébrer nos frères, nos pères et leurs collègues de la police égyptienne (…) qui, pour nous, ont sacrifié leur vie et versé leur sang”, a déclaré l’un des manifestants de la place Tahrir, Refaat Sabry, 52 ans, qui portait au revers de sa veste une épinglette représentant l’actuel “raïs” égyptien, Abdel Fattah al Sissi.

“Continuez, M. le président”, proclamait une pancarte brandie par un manifestant sur la place, épicentre du soulèvement de 2011, alors que d’autres offraient des fleurs aux policiers. Des officiers des services de sécurité distribuaient aux passants des tracts: “la police au service du peuple”.

Les rues conduisant au ministère de l’Intérieur étaient bloquées par des véhicules de police et des barrages.

Alors que des milliers d’opposants sont derrière les barreaux, la probabilité de vastes manifestations contre le pouvoir paraissait bien ténue en ce jour anniversaire du début de la “révolution du Nil”.

RÉPRESSION

Observateurs et militants jugent cependant que la répression actuelle révèle le climat d’insécurité qui s’est répandu en Egypte depuis que le maréchal Sissi a renversé les Frères musulmans il y a deux ans et demi.

Si le chef de l’Etat reste apprécié par une grande partie de la population, il ne jouit plus de la même popularité qu’en juillet 2013, lorsque son portrait s’affichait partout.

Ses promesses de redressement économique peinent toujours à se matérialiser et la menace de violences islamistes reste bien présente.

Après le renversement par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, à la suite de manifestations monstres contre les Frères musulmans parvenus au pouvoir par les urnes, les forces de sécurité ont tué des centaines de partisans de la confrérie islamiste et en ont emprisonné des milliers d’autres. Les Frères ont été déclarés organisation terroriste.

Ces dernières semaines, les arrestations se sont multipliées dans les rangs des militants démocratiques, et instruction a été passée aux imams de transmettre aux fidèles le message selon lequel manifester contre le président Sissi est un péché.

La police a perquisitionné ces derniers jours dans de nombreux appartements, en particulier dans le centre du Caire près de la place Tahrir. Elle affirme avoir découvert des dizaines d’étrangers dont le visa avait expiré, ce qui rappelle les discours du gouvernement Moubarak en 2011, quand des étrangers étaient accusés d’inciter à la contestation.

(Avec Mostafa Hashem; Bertrand Boucey et Guy Kerivel pour le service français)

Source: Yahoo

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