Y aura-t-il un conseiller allemand à l’Elysée ? L’affaire a fait grand bruit hier, mardi 28 janvier, à l’Assemblée nationale où les députés socialistes ont dû monter au front pour expliquer que le président François Hollande avait bien effectivement reçu Peter Hartz, l’ancien conseiller très libéral et réformiste du chancelier Schröder, mais qu’il n’était aucunement question de copier le modèle allemand. Depuis, la polémique ne retombe pas.
Le président Hollande a donc bel et bien rencontré il y a deux mois l’Allemand Peter Hartz, le grand promoteur de la baisse des allocations chômage Outre-Rhin, de quoi faire hurler les syndicats français et la gauche de la gauche, prompts à inviter le chef de l’Etat à sortir « des jupons d’Angela Merkel » et prêts à imaginer la nomination d’un conseiller allemand à l’Elysée.
Il n’en est pas question, a fermement démenti le ministre de l’Economie Pierre Moscovici : « On peut toujours consulter, on peut l’entendre. Mais non, il n’est pas un conseiller pour nous. Nous ne sommes pas à la remorque des Allemands, nous ne sommes pas derrière, nous ne sommes pas dans les jupes de Mme Merkel, mais c’est fondamental que la France et l’Allemagne soient capables de prendre des initiatives ensemble. »
« Ça vaut le coup de l’écouter »
Pas question donc de s’aligner sur l’Allemagne, mais pourquoi pas s’en inspirer un peu, ose tout de même le socialiste Thierry Mandon : « Peter Hartz a engagé les réformes de Gerhard Schröder. Un certain nombre d’entre elles ont coûté beaucoup à l’économie allemande, mais d’autres lui ont rapporté beaucoup. Donc ça vaut le coup de l’écouter. Il ne faut pas prendre tout ce qu’il va dire sur argent comptant, mais il faut l’écouter. »
De quoi faire sourire l’opposition et l’ancien ministre Eric Woerth qui, lui, regrette que les socialistes ne s’inspirent pas plus du modèle allemand, voire même des « bons conseils » de l’UMP : « La politique allemande est une vraie réussite. Tout ne doit pas être pris mais tout ne doit pas être non plus méprisé. Au contraire, c’est très efficace. Mais [c’est] aussi un choix, un choix d’effort. Il suffit de demander conseil à l’UMP et pas uniquement à Monsieur Hartz. »
Et le gouvernement de faire savoir « qu’il n’est pas question de toucher aux allocations chômage. »