Alors que la saison sèche bat son plein, plusieurs quartiers de Bamako font face à une pénurie chronique d’eau potable. Yirimadio, Zerny, Niamana, Sénou et une partie de Banankabougou, pour ne citer que ceux-là, sont particulièrement touchés. La distribution d’eau assurée par la SOMAGEP y est instable et irrégulière, plongeant les populations dans une situation de détresse quotidienne.
Les habitants doivent parcourir de longues distances pour se procurer de l’eau, parfois en attendant toute une journée avant qu’une goutte ne s’écoule de leurs robinets. Et lorsqu’elle arrive enfin, le débit est si faible qu’il rend difficile l’accomplissement des tâches domestiques les plus élémentaires : cuisine, lessive, hygiène, etc.
Pour faire face à cette crise, les familles s’organisent comme elles peuvent. Certains ont recours aux forages privés lorsqu’ils existent, d’autres achètent de l’eau en sachets ou remplissent des bidons dans des quartiers mieux desservis. Ces solutions précaires représentent un coût non négligeable, pesant lourdement sur des budgets familiaux déjà fragilisés par la cherté de la vie.
Dans ce contexte, le Projet d’Appui à la Sécurité de l’Eau, récemment financé par l’Association internationale de développement (IDA), suscite beaucoup d’espoir. Il est impératif que ce projet prenne en compte les quartiers les plus affectés par la crise. Un renforcement rapide des infrastructures hydrauliques est indispensable pour garantir un accès stable, durable et équitable à l’eau potable.
En attendant une réponse structurelle, les populations continuent de faire preuve de résilience. Mais la colère monte face à l’inaction des autorités compétentes. La pénurie d’eau, en plus d’être un problème de développement, devient une question de dignité humaine. L’eau est un droit fondamental, et son accès ne saurait dépendre du quartier dans lequel on vit.
Mohamed Keita