Selon le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Malick Coulibaly : « Le système des reçus et autres quittances mis à la disposition de la Police nationale a fait en 1 mois une rentrée d’amende de l’ordre de 70 millions de FCFA ». Ainsi, on s’aperçoit aisément, à combien par an, l’économie malienne pourrait s’enrichir à travers son informatisation, surtout des services d’assiettes, notamment les douanes et les Impôts.
La preuve, au niveau des douanes, des initiatives portant sur les systèmes informatisés ont bien prouvé leurs raisons d’être. C’est le cas par exemples des outils de télé-déclaration ou de contrôle tels que les logiciels « SYDONIA » ou « I Bémi ? »
Initiés par les services de douanes maliennes, ces systèmes informatisés ont contribué, non seulement à l’atteinte des objectifs de recettes, mais aussi à garantir la transparence dans les processus au niveau du cordon douanier, permettant ainsi de réduire considérablement certaines taches routinières.
De même, à travers l’initiative de répertorier le cadastre malien, qui donne une certaine traçabilité et une identification du patrimoine foncier et cadastrale du Mali, on voit clairement que cette mesure a beaucoup amélioré la gestion des questions foncières, et pourrait même être une alternative à la spéculation foncière au Mali.
En effet, avec sa petite fiche immatriculée et identifiée, le détenteur d’une parcelle, ou un potentiel futur acheteur d’une parcelle, aura la faculté de se rendre sur internet, et à travers un seul clic, avoir toutes les informations sur ledit titre. Ainsi, le système d’informatisation du patrimoine cadastrale permettra de démasquer les prédateurs fonciers qui pouvaient vendre une même parcelle à plusieurs personnes.
Mieux, l’Etat,qui aura désormais la main mise sur son patrimoine foncier, serait le principal bénéficiaire de cette informatisation.
Alors pourquoi ne peut s’atteler à l’informatisation de l’Administration publique qui aura pour effet direct la transparence dans la gestion de la chose publique, parce qu’elle garantit la traçabilité et la sécurité des opérations administratives et financières.
Ainsi, ce sont d’importantes recettes qui seront recouvrées, avec le rétrécissement, voire la fermeture «du tuyau de manque à gagner» que l’Etat malien subit chaque année, à cause de la multiplicité des tâches à accomplir par les agents publics ; du manque de suivi et de contrôle ; ou même parfois de la négligence de certains.
C’est le lieu de féliciter l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC)qui nourrit une forte ambition qui vise à réduire considérablement l’usage du courrier (papier) et des documents pléthoriques sur les tables des Conseils des ministres et dans nos bureaux.
Une initiative juste, certes, mais pour sonner le déclic et réduire l’écart entre l’administration et les 20 millions de Maliens, où qu’ils soient, le Mali doit se doter d’une administration « informatisée », surtout, quand on sait que la crise que traverse le pays continue d’élargir le fossé entre l’Administration et les usagers, et que plus de 6 millions de Maliens vivent à l’étranger.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews