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Pédocriminalité dans l’Eglise: vote des évêques sur plusieurs “résolutions”

esponsabilité”, versement d’une “contribution financière” et écoute promise aux victimes: les évêques catholiques doivent se prononcer vendredi sur plusieurs “résolutions” en matière de lutte contre la pédocriminalité dans l’Eglise.

Leur vote vient clore les travaux, entamés mardi, des quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) réunis en assemblée plénière, pour partie à Lourdes et pour partie en visioconférence.

Parmi les 8 pages de résolutions proposées figure un texte sur la “responsabilité”, a affirmé jeudi à l’AFP l’évêque de Strasbourg Luc Ravel.

Utilisant les termes de “violences” et “agressions sexuelles” commises sur des “enfants” et des “jeunes”, il affirmera, selon lui, la volonté de l’Eglise d'”assumer sa responsabilité, en demandant pardon pour (les) crimes et (les) défaillances qui ont pu les accompagner”.

En février, les prélats avaient collectivement examiné, sous divers angles, la notion complexe de “responsabilité” mais sans prendre de décision. La question de responsabilité collective à l’égard du passé, notamment, ne fait pas consensus chez les évêques, certains préférant plutôt parler d’assumer une responsabilité au présent et à l’avenir.

En 2016, lors d’une messe à Lourdes, les évêques français avaient demandé pardon pour le “trop long silence coupable” de l’Eglise face aux agressions sexuelles commises par des prêtres, estimant qu’en voulant “sauvegarder l’image de respectabilité de l’Eglise” ils avaient “failli à [leur] mission”.

Vendredi, les prélats doivent aussi prendre des résolutions sur des chantiers menés depuis deux ans et demi par quatre groupes de travail associant évêques et victimes: “la dimension financière” permettant de reconnaître la souffrance des victimes, le volet “mémoriel” (éventuels lieux de mémoire, monuments), l’accompagnement des auteurs d’agressions et la prévention.

Sur le premier volet, une résolution soumise aux évêques leur proposera “le versement d’une contribution financière” destinée à la “reconstruction d’une victime”, notamment pour financer ses soins, souligne Mgr Ravel, qui précise que ce ne sera “pas une indemnisation du passé”.

Le montant de cette contribution n’est pas précisé.

Agenda critiqué

Autres propositions de vote: la mise en place d’une “équipe nationale d’écoutants” pour les victimes, la création d’un tribunal pénal canonique sur le plan national et des mesures “mémorielles”.

Pour qu’une de ces résolutions soit adoptée, elle doit être votée à la majorité des deux tiers des évêques.

Les résultats seront connus en fin de matinée. Le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort doit prendre la parole à 10h45.

Ces mesures, si elles sont adoptées, interviennent à six mois des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé. Chargée de faire la lumière sur ces faits depuis les années 1950, elle a été mise sur pied à la demande de l’épiscopat et des instituts religieux.

Ce calendrier est critiqué par une partie des victimes, par des associations de fidèles laïcs et certains évêques qui, à quelques mois près, réclament avant toute décision, notamment sur le plan financier, la publication des préconisations de cette commission.

“Les évêques veulent avancer”, se défend-on à la CEF. “Le rapport de la Ciase évaluera les mesures prises, y compris celles de cette session de mars, et s’il y a des critiques constructives faites sur ces mesures, ces dernières seront éventuellement ajustées” lors de la prochaine assemblée plénière en novembre.

L’épiscopat avait déjà gelé une décision prise en 2019 – le versement d’une somme forfaitaire identique pour toutes les victimes – le dispositif ayant été mal perçu à la fois par des victimes et des fidèles.

Hasard de calendrier, l’association de victimes La Parole Libérée, à l’origine des affaires Preynat et Barbarin et qui a largement oeuvré depuis sa création en 2015 à la libération de la parole des personnes agressées sexuellement dans l’Eglise, doit mettre fin vendredi à ses activités.

La Ciase a récemment estimé à “au moins 10.000” le nombre de victimes depuis soixante-dix ans. Les questions de responsabilité et de réparations feront partie de son rapport.

Source: lepoint

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