C’est désormais officiel : Paul Biya, président de la République du Cameroun depuis 1982, sera une fois de plus en lice pour la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. L’annonce a été faite ce dimanche 13 juillet, directement par l’intéressé via son compte officiel sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Bamada.net-Sur une publication au fond bleu, illustrée d’un portrait solennel, le chef de l’État camerounais, aujourd’hui âgé de 92 ans, a déclaré : « Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l’acuité des défis auxquels nous sommes confrontés. » Une phrase qui réaffirme sa volonté de poursuivre son engagement au service de la nation, dans un contexte national et international qu’il décrit comme « de plus en plus contraignant ».
Un huitième septennat dans la continuité
Avec cette nouvelle candidature, Paul Biya vise un huitième mandat consécutif, après plus de 42 ans de règne ininterrompu à la tête de l’État camerounais. Une longévité politique exceptionnelle qui fait de lui l’un des dirigeants les plus anciens encore en exercice dans le monde.
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Dans la suite de sa déclaration, le président sortant souligne sa volonté de continuer à « assurer la sécurité et le bien-être des filles et fils » du Cameroun. Il affirme que les résultats de sa gouvernance sont « visibles et appréciables », tout en reconnaissant que « beaucoup reste à faire ».
Une décision personnelle, en dehors du cadre du parti
Fait marquant : cette annonce n’a pas été précédée d’une consultation officielle des organes dirigeants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti présidentiel. Aucun communiqué du bureau politique ni du comité central n’a été diffusé en amont, ce qui laisse entrevoir une démarche unilatérale et hautement personnelle du président-candidat.
Entre défections et fidélités dans le camp présidentiel
Cette candidature intervient dans un contexte de fragilisation progressive du camp Biya. Ces dernières semaines, plusieurs figures politiques de premier plan ont pris leur distance avec le pouvoir en place. C’est notamment le cas d’Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de l’Emploi, qui a quitté le gouvernement pour se lancer dans la course présidentielle sous la bannière du FSNC, son propre parti. Bello Bouba Maïgari, ancien Premier ministre et responsable du parti UNDP, historiquement allié au pouvoir depuis près de 30 ans, a également annoncé sa candidature.
En réponse à ces départs, le pouvoir a multiplié les consultations avec les barons régionaux et les soutiens traditionnels du président. Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, a ainsi convoqué une série de réunions régionales. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune a même titré le 11 juillet : « Majorité présidentielle : ANDP et MDR toujours fidèles », soulignant l’alignement continu de certains partis satellites au RDPC.
Une opposition en ordre de bataille
Face à Paul Biya, l’opposition camerounaise semble vouloir tirer les leçons des scrutins passés. Maurice Kamto, leader du MRC et principal challenger lors de la présidentielle de 2018, a déjà confirmé sa participation. Cabral Libii, jeune leader du PCRN, figure montante de la scène politique, est également en lice.
Alors que le décret présidentiel fixant la date de l’élection au 12 octobre a été publié le 11 juillet, les aspirants à la présidence ont jusqu’au 21 juillet 2025 pour déposer officiellement leur candidature auprès d’Élections Cameroun (ELECAM).
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Moise Touré
Source: Bamada.net