Plus rien ne devait s’opposer au démarrage des patrouilles mixtes qui était prévu pour aujourd’hui à Gao, après les derniers réglages liés aux problèmes d’inclusivité, réclamée par certains groupes armés.
Une équipe de la MINUSMA et des diplomates se sont même rendu à Gao pour donner le coup d’envoi. Mais contre toute attente, la cérémonie a été annulée. Mouvements armés, MINUSMA ou gouvernement, personne n’est en mesure d’expliquer réellement les raisons de ce report.
«Malheureusement pour des raisons hors de notre contrôle, le voyage prévu doit être reporté », tel était la teneur du message de la MINUSMA pour annoncer le report de l’évènement. Dans la foulée, un doigt accusateur est pointé sur les mouvements armés qui auraient formulé de nouvelles exigences avant le démarrage des patrouilles mixtes. «Pour l’instant, il y a de petits réglages entre le gouvernement et certains mouvements par rapport à l’indemnisation des victimes des parents des combattants », explique un cadre de la mission onusienne.
«Je ne pense pas qu’on constitue un blocage aujourd’hui, c’est certainement des questions logistiques que certains ont du mal à interpréter. Pour moi, on parle de blocage quand le problème se pose au niveau politique. Nos éléments sont dans la cour du camp MOC depuis mardi pour leur enregistrement. Après la levée de notre blocus, l’enregistrement se poursuivait avec les éléments restant de la CMA. Dans le cadre de la cohésion sociale, de l’unité nationale, tous les mouvements sont dans la dynamique du démarrage des patrouilles mixtes », répond Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA.
«Nous ne sommes pas au courant de ces allégations. On a même pas une liste des parents de victimes qui ont demandé une quelconque indemnisation. À mon avis, tout se passe normalement, les hommes sont ensemble dans le MOC. Il ne reste plus qu’à régler des petits problèmes liés au profilage des combattants et un peu de logistique », ajoute Youssoussa Touré de la CMFPR2. Selon les groupes armés, à ce stade, les partenaires techniques financiers, la médiation internationale et toutes les autres parties doivent être fiers de ce qui a été fait.
Malgré cette assurance donnée de part et d’autre, aucune date n’est encore fixée pour le démarrage des patrouilles. Beaucoup pensent que le démarrage des patrouilles servirait de tremplin à François Hollande au cours du sommet Afrique France qui démarrera demain, pour témoigner de la lente mais sûre mise en œuvre de l’Accord et aussi pour justifier la présence de la France comme soutien dans la stabilisation du Mali.
Source: journaldumali