Un atelier de formation sur le patrimoine culturel, intitulé : «Atelier de formation sur l’implication des communautés locales dans la protection, la gestion, la valorisation et la diffusion du patrimoine culturel»,s’est tenu les 27 et 28 mai 2021 à Mopti. Il a regroupé les membres des comités de gestion des sites du patrimoine mondial, les responsables des corporations de maçons, les représentants des organisations de la société civile et les chefs des Missions culturelles. En termes clairs, ils étaient une vingtaine de participants venus spécifiquement de Mopti, Djenné, Bandiagara, Tombouctou et Gao à prendre part à cet atelier.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient présidées par le conseiller technique au ministère en charge de la Culture, Mahamadou Cissé, en présence du gouverneur de la Région et du maire de la Commune de Mopti.
Organisé à l’initiative du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme à travers la direction nationale du patrimoine culturel, en partenariat avec le Bureau de l’Unesco à Bamako, cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme deréhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali.
Il a permis des échanges et des informations entre les différentes parties prenantes sur leur implication effective, leur soutien et leur contribution à la protection, à la valorisation et à la diffusion du patrimoine culturel. La rencontre a également offert l’opportunité de renforcer la synergie d’actions entre elles et de dégager des perspectives en termes d’actions pour une conservation durable, une gestion efficace et une meilleure promotion du patrimoine culturel.
Notre pays hérite d’un patrimoine culturel riche et diversifié tant dans ses composantes matérielles et immatérielles. «Cet héritage qui rythme la vie des différentes communautés et traduit leurs croyance et vision du monde est, aujourd’hui, soumis à des menaces d’ordre naturel et anthropique», a indiqué Mahamadou Cissé. Ces menaces ont connu une recrudescence consécutive à la crise de 2012, suite à l’invasion du Septentrion et d’une partie du Centre par des groupes armés terroristes et à son expansion vers des zones qui étaient jusque-là épargnées, en l’occurrence le site des Falaises de Bandiagara, a-t-il poursuivi.
Pour lui, il est clair que la perte de ces valeurs laisse progressivement place à l’intolérance et à la violence. Toutes choses qui réduisent considérablement les effets des actions mises en œuvre pour promouvoir la paix et le développement. Il en résulte également un effet induit pour la jeunesse qui reste sans repères, ni références. à tout cela s’ajoute la «décrépitude» de la citoyenneté.
Impliquer les communautés dans la gestion, la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel est un exercice au cœur duquel se trouvent les populations locales et les autorités. C’est pourquoi, il nous est impensable de déterminer la bonne stratégie de gestion et de mise en valeur du patrimoine culturel sans les communautés. C’est à elles qu’incombe fondamentalement la mission d’assurer, avec le concours de différents acteurs, la protection et la gestion quotidienne du patrimoine culturel matériel ou immatériel.
Toutefois, l’implication des communautés dans le processus de conservation, de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine culturel est souvent mal appréciée par les communautés elles-mêmes. C’est pourquoi, l’inclusivité dans la conservation et la gestion du patrimoine culturel est un facteur déterminant.
Cet atelier vient donc à point nommé au moment où les biens du patrimoine culturel connaissent une dégradation sans précédent et les différents acteurs concernés ne sont pas pleinement impliqués dans la protection et la gestion des ressources culturelles.
Youssouf DOUMBIA