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Passe d’armes URD-RPM: la sortie ratée des amis de Soumi

En réponse à un communiqué interpellatif du RPM à l’endroit de Soumaila Cissé, lui intimant de s’expliquer face à l’opinion sur les graves accusations, portées contre lui dans l’affaire des « forages fictifs », l’URD contre-attaque, au moyen d’un communiqué, et pourfend, à son tour, le RPM et son Secrétaire général, accusés de tous les noms d’oiseau. Comme si ce parti qui a déjà suffisamment pris de coups de la part de l’URD, n’était pas dans son beau rôle. Et comme si, par-dessus tout, Soumaïla Cissé est bien sur un piédestal qui lui épargne les critiques de ses pairs. Un bien mauvais service que lui rendent ses amis politiques…

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L’affaire dite les « forages fictifs » de l’UEMOA, révélée par les médias, dans laquelle de grosses accusations sont portées contre Soumaïla Cissé, chef de file de l’Opposition, est en passe de se transformer en une véritable guéguerre politique entre l’URD et le RPM. Et pour cause ? Dans le feu de l’action, dès que cette affaire a éclaté au grand jour, le RPM, comme on devrait s’y attendre, a émis un communiqué, interpellant l’intéressé pour qu’il « donne à l’opinion publique nationale et internationale, les explications attendues sur cette gestion, notamment en ce qui concerne : l’objet du transfert de 27 milliards de FCFA de la BCEAO vers ECOBANK et le caractère fictif des forages, à l’origine de la saisine de la Cour des comptes de l’UEMOA ». C’était le 2 mai dernier, dès le lendemain de la révélation du Journal ‘’L’Observateur’’ sur ces graves accusations de détournement de 27 milliards de nos francs.
Il n’en fallait pas plus pour voir sortir de son gong, quelques jours après l’interpellation du RPM, soit le 6 mai dernier, le parti de Soumaïla Cissé qui, par le truchement du même communiqué (le procédé qu’il condamne lui-même de son adversaire politique), s’en prendre littéralement au RPM et à son SG, Bokary Tréta, accusés de tous les noms d’oiseau. Au ton virulent et inamical, le communiqué de l’URD, accablant le RPM et son SG, pour avoir osé demander une simple explication au président de l’URD, n’en est pas moins que le reflet d’une invective politique, celle pour laquelle le parti de Soumaïla Cissé s’est érigé en un véritable champion, en tant que principal parti d’opposition, et pour laquelle, en premier lieu, il est toujours là pour apporter la contradiction, la plus cinglante, à l’égard du parti présidentiel, du gouvernement et même à l’endroit du président de la république.
Mais, dès que ce parti présidentiel, le RPM, trouve, de son côté, un moyen d’adresser une vive interpellation politique au patron de l’URD, alors là, c’est le tollé général, le pêché politique à ne pas commettre, comme si l’invective politique est à sens unique, propre à l’opposition, qui s’en donne à donne joie, pour critiquer et vilipender l’autre courant politique ; et impropre à la majorité présidentielle, en l’occurrence le parti présidentiel, interdit de surcroit, d’en user.
En politique, tous les esprits civilisés, épris de démocratie, vous diront que c’est de bonne guerre que la contradiction politique s’anime entre les partis d’obédiences opposées : l’invective politique est de bon ton entre l’opposition et la mouvance présidentielle ; l’une ou l’autre n’a nullement le monopole de la contradiction politique qui devient, une fois qu’elle est ordonnée, civilisée et productive, la sève nourricière d’une démocratie participative, celle que nous voulons de tous nos vœux pour sortir des sentiers battus de la politique politicienne.
A moins que les amis du leader de l’URD, le très honorable Soumaïla Cissé, nous disent sans détour que leur mentor, l’homme politique qu’ils tentent ainsi de défendre par tous les moyens, y compris jusqu’à invectiver maladroitement l’adversaire, est au-dessus de la mêlée politique, la critique objective au seul motif qu’il est un leader intouchable, perché sur un piédestal inaccessible pour le commun des mortels. Si tel n’est pas le cas, en toute objectivité, l’URD, au risque de rendre un mauvais service à Soumaïla Cissé, au sein de l’opinion publique, ne peut pas pourfendre le parti présidentiel, le RPM, et son SG, comme il l’a fait, sans écorner son propre crédit politique, pour avoir simplement interpellé le chef de file de l’Opposition, lui qui ne rate aucune occasion pour rendre la monnaie à son grand rival, au gouvernement et même au président de la république, lequel n’est pas épargné par les diatribes de l’URD quand bien même il est au-dessus de la mêlée politique, comme le suppose l’esprit républicain.
A l’évidence, au sein de l’opinion, seul juge des faits des hommes politiques, au-delà de la polémique, l’URD, qui est devenu maître dans l’invective politique, et qui a fait un point d’honneur à demander des comptes aux décideurs nationaux, partout où il constate la moindre alerte, même les plus insignifiantes, ne peut être persuasif, politiquement parlant, en allant presque à l’injure facile contre son principal rival, puisqu’il est à la première interpellation qui lui est adressée de s’expliquer sur une affaire, aussi grave comme un détournement d’une vingtaine de milliards de nos francs, liés à des forages fictifs, révélée par un Journal sénégalais ‘’L’Observateur’’ et qui signe et persiste dans ses accusations. C’est de bonne guerre que le RPM se signale ainsi à Soumaïla Cissé, lequel est conscient qu’en politique, les coups portés à l’autre sont également faits pour être assumés.
Dans ce ping-pong répétitif de coups portés et de coups assumés, l’URD ne doit pas perdre son sang-froid en personnalisant maladroitement le sens de sa critique sur la personne du SG du RPM, signataire du communiqué interpellatif à l’endroit du président de l’URD. Bokary Tréta, en tant SG du RPM, est bien le signataire de ce communiqué, de par sa fonction au sein de son parti. Le même communiqué de l’URD, à la limite de l’injure facile à l’endroit du SG du RPM et de son parti, a été lui aussi signé par l’un de ses responsables qui en a la prérogative politique. C’est comme cela dans toutes les formations dignes de ce nom, et le fait, pour l’URD de diaboliser le SG du RPM, accusé de tous les péchés d’Israël, pour avoir seulement tenu son rôle politique, est assimilable à une mauvaise posture politique, celle de vouloir noyer la vraie équation politique qui se pose à son président de parti, chef de file de l’Opposition, de dire à la face du monde qu’il est blanc comme neige dans les accusations portées contre lui. L’URD, au risque de se tromper de combat, a focalisé sa diatribe sur un homme politique malien, même s’il est de bord différent, de surcroît de la Majorité présidentielle, tout en oubliant que dans ce dossier d’accusation, le coup est parti d’un journal étranger, en l’occurrence ‘’L’Observateur’’ du Sénégal. C’est ce journal, en pleine place et à la Une, qui a pointé sur Soumaïla Cissé d’avoir tenté un transfert de 27 milliards de nos francs, dans l’affaire dite les « forages fictifs » de l’UEMOA. Dans ce dossier, et comme dans d’autres, pour l’exigence de transparence, si l’URD était à la place du RPM, il ferait comme ce dernier l’a fait. Et d’ailleurs, sur beaucoup de registres politiques, l’URD a tenu son rôle politique, en demandant des comptes aux décideurs nationaux, qu’ils soient du gouvernement ou même qu’il s’agit du président de la République, chaque fois qu’il en a jugé de la nécessité. Sans que pour autant son grand rival ne lui tienne rigueur.
Quand tu nous tiens, la dure réalité de l’apprentissage démocratique…

Par SEKOUBA SAMAKE

 

Source: info-matin

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