Ce mercredi 12 août 2020 sera très décisif dans l’avenir de la Cour constitutionnelle du Mali. Manassa Danioko, la présidente sortante de la Cour passe la main à son successeur, Amadou Ousmane Touré. Lors de cette cérémonie de passation de service, que faut-il craindre ?
Les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle et ceux de la Cour suprême ont prêté serment lundi dernier au Centre Internationale de Conférence de Bamako (CICB). En présence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, Chef de l’État et Président du Conseil Supérieur de la magistrature, de Moussa Timbiné l’actuel Président l’Assemblée nationale et les membres restreints de l’actuelle équipe gouvernementale. Après ces prestations de serment, la passation de service entre Manassa Danioko, Présidente sortante de la Cour et son successeur, Amadou Ousmane Touré attire les regards de nombreux Maliens. Car l’on se pose évidemment la question de savoir comment Manassa, du haut de ses soixante-quinze (75) ans, interviendra au cours de cette cérémonie tant attendue. En effet, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta face à la pression populaire engendrée, a par le M5-RFP, procédé à la dissolution de fait de la Cour constitutionnelle, dans son adresse du 10 juillet 2020, et a promu que : « La dissolution de la cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives. » C’est donc une promesse tenue par le Chef de l’État. Mais celle-ci (dissolution) a failli tourner au vinaigre, ou serait un piège sans fin. Car Manassa Danioko avait lancé un recours gracieux, en se basant sur le serment lu par le Président de la République lors de son entrée en fonction, inclus dans l’article 37 de la Constitution, et qui a été violé. Ce serment est : « je jure devant dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, ‘’de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi’’, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. » En effet, son absence lors de la prestation de serment des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle, lundi passé au CICB, a fait couler beaucoup d’encre, et augurerait de mauvais présages. Faut-il s’attendre à une attaque verbale ou peut-être autre chose à Manassa ? Mais ce qui est sûr et certain, c’est que cette passation de service sera écrite aussi dans les annales du Mali.
Moriba DIAWARA
LE COMBAT