Le 19 mai 2025, un moment clé pour l’avenir du Mali, le Plan d’Action du Gouvernement pour l’exercice 2025-2026 a été adopté de manière unanime par le Conseil National de la Transition (CNT) lors d’une séance décisive au Centre International de Conférence de Bamako (CICB).
Ce soutien impressionnant, avec 128 voix pour et aucune contre ni abstention, marque un tournant majeur dans la transition politique du pays. Un tel consensus au sein du CNT témoigne de l’engagement collectif des membres envers la mise en œuvre de réformes ambitieuses et cruciales pour l’avenir du Mali, dirigé par le Premier ministre, le général de Division Abdoulaye Maiga.
Cette adoption sans réserve du Plan d’Action souligne la convergence des priorités stratégiques proposées par le gouvernement. Parmi les priorités figurent la sécurité nationale, les réformes politiques, la gestion des crises sociales et environnementales, ainsi que la préparation du pays pour des élections transparentes et apaisées. Ce large soutien à ces priorités met en lumière l’unité au sein du gouvernement et du CNT pour la cause de la réussite de la transition.
La Sécurité une priorité nationale
Le Plan d’Action du gouvernement met un accent particulier sur la sécurité nationale, un enjeu crucial dans un pays qui a traversé des périodes difficiles. Plusieurs actions concrètes sont proposées pour renforcer les capacités de défense et de sécurité du pays. Parmi celles-ci, on note l’acquisition de nouveaux équipements militaires pour moderniser les forces armées, ainsi que la construction de camps militaires dans plusieurs localités stratégiques. De plus, le gouvernement prévoit un recrutement massif de 9 000 agents de sécurité, dans l’objectif d’étendre et de renforcer la présence des forces de sécurité à travers le pays. Ces mesures visent à améliorer la stabilité et à créer un environnement plus sécurisé pour la population.
Des mesures fortes pour la gestion des inondations
L’un des défis majeurs auxquels le gouvernement doit faire face est celui des inondations, un phénomène récurrent qui a causé d’importants dégâts matériels, notamment lors des dernières fortes pluies. Dans ce contexte, l’un des axes du Plan d’Action est la gestion de l’assainissement et des risques d’inondation, qui constituent une priorité pour le gouvernement malien. Lors des débats sur le Plan d’Action, le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité de libérer les canalisations et les voies d’évacuation des eaux de pluie, souvent obstruées par des constructions illégales et des déchets. La libération de ces canalisations et la mise en place de mesures de drainage plus efficaces sont des actions essentielles pour prévenir les inondations.
La commission des Travaux Publics, de l’Habitat des Domaines et des Transports, dirigée par l’honorable Isiaka Baiguine Tembély, a insisté sur l’importance de traiter la question de l’occupation illégale des berges des rivières et l’obstruction des caniveaux. La proposition de cette commission va au-delà des simples travaux d’infrastructure, en intégrant également la lutte contre l’insalubrité et le manque de civisme, qui sont des causes profondes du problème. Selon l’honorable Tembély, une sensibilisation renforcée de la population, accompagnée de sanctions pour les contrevenants, est nécessaire pour faire évoluer les mentalités et instaurer une véritable culture de propreté et de respect de l’environnement. Le slogan « Mali Kura », qui signifie « un Mali propre », ne doit pas être seulement une politique publique, mais également un principe à mettre en œuvre au quotidien.
Le Premier ministre, en réponse à ces préoccupations, a détaillé plusieurs mesures concrètes pour anticiper et éviter les inondations à l’avenir. Parmi les actions phares figurent le déclenchement de la composante urgence du Projet de résilience de Bamako, qui vise à renforcer les capacités locales d’assainissement en fournissant des petits matériels aux six communes de Bamako et de Kati. Le gouvernement a également lancé des travaux de curage des caniveaux et des collecteurs, dont la première phase a commencé en mai 2025. De plus, un concours interquartiers de salubrité à Bamako et à Kati sera organisé pour encourager la participation des communautés locales à l’amélioration de la propreté et de l’assainissement dans leurs quartiers.
Parmi les projets spécifiques, le gouvernement a prévu la réhabilitation de digues et d’ouvrages de drainage à Bla pour prévenir les risques d’inondation. En ce qui concerne le district de Bamako, un projet de construction d’une voie de contournement sur le cours d’eau Woyowayanko en commune IV est également planifié, avec un début des travaux prévu pour le 5 juin 2025 et une durée estimée de trois mois pour leur réalisation.
Des solutions durables pour l’assainissement et la gestion des déchets
Le gouvernement met également en place des solutions innovantes pour résoudre le problème récurrent de l’assainissement à Bamako. Le Premier ministre a évoqué la nécessité de construire une usine de transformation des déchets solides et liquides, un projet qui viendrait compléter les efforts déjà engagés pour gérer les déchets de manière plus durable. Les études de faisabilité d’une usine, pour transformer la décharge de Noumoubougou, donnent jusqu’à 1400 tonnes de déchets par jour, avec une production énergétique estimée à 40 mégawatts. Cette initiative s’inscrit dans une logique de valorisation énergétique et de promotion de l’économie circulaire, offrant ainsi une opportunité de création de richesse tout en améliorant l’environnement urbain et rural.
La mise en place d’une telle usine de traitement des déchets représente un projet d’envergure, selon lui, qui nécessitera l’implication du secteur privé. Le gouvernement s’est montré prêt à encadrer ce projet à travers des mécanismes incitatifs appropriés en partenariat avec le ministère de l’industrie et du commerce. Cette volonté témoigne de la volonté du gouvernement de favoriser les partenariats public-privé pour relever les défis d’assainissement tout en stimulant l’économie locale.
Un avenir commun pour un Mali plus prospère
L’adoption unanime de ce Plan d’Action par le CNT est un véritable signe de cohésion nationale et de volonté collective. Ce large consensus met en lumière l’engagement des autorités et de la population malienne à construire un avenir plus stable et plus prospère. Les actions envisagées en matière de sécurité, d’assainissement, de réformes politiques, ainsi que les projets économiques et énergétiques, devraient permettre au Mali de surmonter les obstacles actuels et d’initier une phase de reconstruction ambitieuse. Le gouvernement, soutenu par le CNT et la population, a désormais une feuille de route claire pour atteindre ces objectifs et instaurer un environnement favorable à la croissance et à la paix.
Ce Plan d’Action 2025-2026 représente ainsi un véritable tournant dans la transition malienne, avec un engagement fort de toutes les parties prenantes à œuvrer ensemble pour un Mali plus sûr, plus propre, et plus prospère.
Issa Djiguiba