Ouverture hier au CICB de la 9ème édition de la Journée des banques et établissements financiers du Mali 2 532 milliards de FCFA de crédits octroyés à la clientèle au 31 mars 2019
Aujourd’hui, le secteur bancaire malien se porte bien malgré un contexte sécuritaire difficile. Au 31 mars 2019, les banques avaient octroyé à la clientèle 2 532 milliards de FCFA de crédits, en hausse de 9% par rapport à l’année 2018. Ce niveau de contribution à l’économie a été dévoilé, hier jeudi 12 décembre, au CICB, par le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF), Bréhima Amadou Haïdara, lors de la cérémonie d’ouverture de la 9ème Edition de la Journée des banques et établissements financiers. Laquelle était présidée par le ministre délégué chargé du Budget, Barry Aoua Sylla, en présence des Directeurs généraux des différentes banques et du président de l’Assemblée permanente de la Chambre des métiers (APCMM) Mamadou Minkoro Traoré, invité d’honneur de cette édition.
Les banques et établissements financiers du Mali sortent de leur cadre habituel (siège et agences), pour la 9ème année consécutive, pour aller à la rencontre du public, démocratiser ainsi l’accès des Maliens aux services financiers. Comme disait un ancien président de l’APBEF, « montrer que la banque ce n’est pas une affaire fétiche « .
La cérémonie d’ouverture de la présente édition placée sous le thème « la révolution digitale : Quels enjeux pour les banques ? » a mobilisé un grand nombre de banquiers, d’opérateurs économiques, d’étudiants, d’artisans etc.
Cette édition, dira le président de l’APBEF, intervient dans un contexte difficile au plan sécuritaire, tant pour le Mali que dans l’espace sahel, une situation qui n’est pas sans impact sur les activités des banques et établissements financiers. « Toutefois, le retour progressif de l’accalmie dans plusieurs zones nous donne l’espoir quant à la quiétude des populations à mener sereinement leurs activités de production et de soutien à la croissance économique du pays » a déclaré Bréhima Amadou Haïdara.
Malgré ce contexte particulier, le patron des patrons des banques maliennes de renchérir ainsi : » il n’y a point de doute, le secteur financier malien connait une évolution très positive depuis plusieurs années. La place de Bamako est très active grâce au dynamisme des acteurs économiques maliens. Les établissements de crédits s’organisent de mieux en mieux afin de suivre le rythme, satisfaire les besoins et les exigences du marché. Le secteur bancaire joue et continuera de jouer un rôle majeur dans le financement de l’activité économique « . Pour preuve, au 31 mars 2019, les crédits à la clientèle des banques maliennes s’établissaient à 2 532 milliards de FCFA, en augmentation de 9% par rapport à 2018.
A la même date, les ressources clientèles ressortent à 2 771 milliards en hausse de 9,1% rapport à 2018.
Parlant du thème de cette Journée, l’orateur a ajouté que » la banque en ligne par le biais des sites internet et des applications mobiles a pris une place considérable dans la vie de millions de personnes « . Le secteur bancaire a donc connu une profonde transformation digitale pour répondre aux exigences de ses clients tout en faisant face à la montée de la cybercriminalité.
Le président de l’APCCM, Mamadou Minkoro Traoré dira que » les artisans souffrent de quatre F : formation, financement, fiscalité et foncier « . Mais est convaincu qu’un seul F (financement) permettra de régler les trois autres. Il a donc plaidé pour le financement des artisans qui sont un maillon essentiel de l’économie malienne. Il a souligné que l’Etat a accepté de leur octroyer une partie de la commande publique, mais le hic est qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour exécuter ces marchés publics avant de se faire rembourser plus tard par l’Etat.
Dans le cadre d’un partenariat fructueux, il a demandé un allègement des conditions d’accès aux crédits car les artisans n’ont pas de Titres fonciers comme garantie.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances en charge du Budget, Barry Aoua Sylla a relevé que dans le contexte malien, la digitalisation donne l’occasion aux établissements de crédits d’offrir des services financiers à des couches de population géographiquement éloignées des représentations physiques des guichets de banques. Donc, il faut améliorer la bancarisation «La digitalisation permet d’améliorer les prestations de services bancaires par la mise à disposition des virements bancaires, des dépôts et des retraits d’espèces, les consultations de solde, l’impression des relevés. Bref, elle permet de réduire voire abolir les distances entre les clients et les banques.» a t-elle déclaré
Il y a lieu de noter qu’à la fin décembre 2018, la contribution du secteur bancaire au taux global d’inclusion financière s’est établie à 23,23% contre 17,7% un an plus tôt. Tout en saluant ce progrès, Mme Barry Aoua Sylla estime qu’on peut nettement l’améliorer par la modernisation des outils de travail au niveau des banques grâce à la digitalisation.
Youssouf CAMARA
Source: L’Indépendant