Le Burkina Faso a rejeté ce mardi les accusations du général américain Michael Langley, Chef de l’AFRICOM, sur l’usage des ressources minières du pays, les qualifiant de mensongères et contraires aux efforts de gouvernance engagés par Ouagadougou.
Le gouvernement burkinabè a vivement réagi ce mardi à des déclarations du chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (US AFRICOM), le général Michael Langley, accusé d’avoir tenu des propos jugés « regrettables » et « inexacts » sur la gouvernance des ressources au Burkina Faso.
Dans un communiqué signé par le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, les autorités de Ouagadougou opposent un démenti catégorique aux affirmations du général américain, tenues le 3 avril 2025 lors d’une audition devant la Commission sénatoriale des forces armées aux États-Unis.
Le général Langley aurait laissé entendre que les revenus issus des ressources minières du Burkina Faso, ainsi que certains fonds provenant de la coopération avec la Chine, ne profiteraient pas à la population, mais serviraient plutôt à renforcer la protection du régime en place. Des allégations que le gouvernement burkinabè rejette avec fermeté, en mettant en avant les réformes engagées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.
« Le gouvernement a initié des actions structurantes dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’eau, les infrastructures, l’éducation et la santé, afin d’assurer une redistribution équitable des ressources au bénéfice des populations », souligne le texte parvenu à APA.
Les autorités burkinabés précisent également que « l’ensemble des recettes issues de l’exploitation minière est désormais reversé dans les caisses de l’État » et géré de manière « rigoureuse et transparente » dans le cadre du budget national.
Cette réaction officielle intervient dans un climat diplomatique marqué par un refroidissement des relations entre Ouagadougou et ses partenaires occidentaux. Le Burkina Faso, qui a suspendu plusieurs accords de coopération militaire, notamment avec la France, s’est récemment tourné vers de nouveaux alliés comme la Russie et la Chine dans le cadre de sa quête de souveraineté.
Tout en dénonçant les déclarations du chef de l’AFRICOM, le ministère burkinabè des Affaires étrangères plaide pour « un dialogue franc et respectueux », fondé sur « des informations vérifiées » et « une compréhension objective de la situation actuelle » dans le pays.
AC/Sf/APA