Les mauvaises pratiques dans les services sont devenues monnaie courante dans pratiquement tous les secteurs au Mali.
Ces pratiques règnent malgré la volonté politique du gouvernement à lutter contre la corruption et la délinquance financière sous toutes ses formes. Parmi les secteurs les plus touchés les agences immobilières.
Aujourd’hui, le problème foncier dépasse l’entendement. S’il est difficile de situer la responsabilité, force est de reconnaitre que beaucoup de personne analphabètes, animées de mauvaise foi s’adonnent à la vente de terrains de façon illégale en se cachant derrière des agences immobilières.
Dans un passé récent, les agences immobilières paraissaient aux yeux de la population comme la deuxième structure fiable après les notaires pour la vente de terrains alors que ces derniers ne sont pas habilités à céder un mètre carré. De nos jours, la majeure partie des agences immobilières ne sont plus crédibles à cause du gain facile, de la corruption et de la méconnaissance des textes qui régissent la profession.
Pourtant, les agences immobilières poussent comme des champignons en violation flagrante des textes. Créer une agence immobilière est devenue tellement facile que chacun en a fait de cela son travail. Cette anarchie permet d’attirer beaucoup de personnes aujourd’hui, parce qu’elle permet aux uns et aux autres de manipuler la population au nom d’une agence.
Les agents immobiliers, au lieu de contribuer efficacement à la gestion immobilière, à faciliter la vente à la population, s’adonnent à des pratiques qui n’honorent pas la profession. Ils fixent le prix des loyers à leur guise et le réglementent à leur souhait sans pourtant se conformer aux textes domaniaux, fonciers et autres du secteur.
En plus des agents immobiliers, un groupuscule de personnes, appelées intermédiaires ou coxeurs, est en train de devenir une profession à part parce qu’on les trouve dans beaucoup de secteurs. Si leur rôle varie en fonction des secteurs, il est à retenir que ceux des agences immobilières sont en majorité des spéculateurs fonciers.
Au Mali aujourd’hui, il est difficile de faire souvent la distinction entre un agent immobilier et un intermédiaire (coxeur). Malgré cette différence, ils sont mis dans la même catégorie.
Les agents immobiliers ont une mauvaise réputation aujourd’hui due à un certain nombre de problèmes ; à savoir : les besoins des clients, la médiocre qualité du service, la méconnaissance du bien des descriptions incorrectes et autres. Par rapport aux besoins du client, ils font des propositions qui ne sont probablement pas en cohérence avec vos besoins par exemple (quand un client qui désire prendre en location un appartement électrifié avec de l’eau à l’Hippodrome au bord du goudron, ils t’amènent à l’Hippodrome II, Sikoroni ou Médina coura et vous dire que dans un mois le compteur d’eau sera installé).
En un mot, on vous montre des lieux qui n’ont aucun lien avec le besoin exprimé. La médiocrité du service de nos agents immobiliers joue sur la qualité à travers les faux rendez-vous ou retard au rendez-vous, souvent ils vous diront sur le lieu que, la clé pour ouvrir le bâtiment est avec le propriétaire ou le patron. Animés toujours de mauvaise foi, nos hôtes du jour font des descriptions incorrectes et mensongères.
Et la population souffre
Au regard de tout ceci la population ne sait plus à quel saint se vouer. La spéculation foncière est devenue une maladie chronique dans notre pays au point que certains millionnaires et hauts cadres cherchent de logements sociaux pour se mettre à l’abri des coxeurs. Quid des pauvres ?
En attendant la réponse et pour régler définitivement ce problème général, il faut rappeler que le secteur de la profession d’administrateurs de biens immobiliers et agents immobiliers est régi par la loi n°10-2010 AN-RM du 10 juin et son décret d’application n°10-34/P-RM du 24 juin 2010. C’est dans le cadre de la mise en application de ce décret que la mise en place de la chambre a été sollicitée par le dernier ministre de l’Urbanisme.
Le Conseil national de la chambre des administrateurs de biens immobiliers et agents immobiliers a été mis en place, dirigé par Me Moussa dit Sory Coulibaly. Tous les autres membres ont été élus au cours d’un scrutin dans la salle de conférences du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat.
L’un des objectifs du Conseil national de la chambre est d’assainir son propre secteur et ensuite examiner toute réclamation de la part des tiers contre les administrateurs de biens immobiliers et les agents immobiliers dans l’exercice de leurs professions, etc.
Le besoin de cette chambre pourra mettre fin aux manœuvres des faux agents immobiliers et leurs complices de coxeurs.
Diam Wagué