L’arbre de la rhétorique des contrevérités ne saurait cacher la forêt des acquis de l’approche militaire dans la résolution des crises au Sahel. Que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, se le tienne pour dit !
S’insurgeant contre ‘’le nombre effroyable des personnes tuées’’ dans les conflits, en Afrique notamment, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a accusé l’approche militarisée de la sécurité.
C’était 10 décembre dernier en marge de la Journée internationale des droits de l’homme. Il s’est indigné que l’année 2024 ait été marquée par une recrudescence de la violence armée avec la mort de plusieurs civils dans les conflits en Afrique, au Moyen Orient et ailleurs dans le monde.
Convaincu que le tout sécuritaire ne saurait définitivement régler les conflits, il a appelé le monde à se démarquer de la spirale fatale des approches militarisées de la sécurité et retrouver le chemin de la médiation, du dialogue, de la négociation et l’instauration d’un climat de confiance. Il a, en outre, déploré que dans plusieurs pays où sévissent les violences, ce sont les civils qui continuent de payer le plus lourd tribut.
A l’en croire, en Afrique, et principalement au Sahel, la situation sécuritaire reste marquée par la recrudescence des attaques terroristes causant la mort de beaucoup de civils et entraînant les déplacements massifs des populations.
Le hic, c’est que les pseudo experts des agences onusiennes, à l’instar de l’Unicef, pondent des rapports délibérément erronés truffés de contrevérités. Alors que sur le terrain, la réalité est autre.
Selon un rapport de l’ONU, en date d’août 2024, les événements violents au Sahel sont estimés à un total de 9818 décès de 2021 à 2023. Il est aussi indiqué que 87% de ces événements sont concentrés au Mali et au Burkina Faso. Volker aurait dû avoir l’honnêteté intellectuelle d’être impartial dans ses analyses. Au lieu de nous exposer les conséquences de ces événements, pourquoi l’omerta sur les causes ?
Pour rappel : en dépit de la présence, dix ans durant de Serval, Barkhane, G5 Sahel, Minusma, d’Eucap Sahel, de MiSahel, le Mali avait perdu les 2/3 de son territoire et le Burkina les 40% du Faso. Il a fallu, pour que Kidal soit libérée le 14 novembre 2023, le renvoi, chez eux, de ‘’partenaires’’ plutôt encombrants et l’approche militarisée de la sécurité.
Depuis août 2022, le Mali a porté plainte contre la France devant le Conseil de sécurité de parrainer le terrorisme. Et où était Volker, le thuriféraire des vertus du dialogue, ce chantre zélé de la défense des droits de l’homme, lorsque ce dossier resté sans suite leur est parvenu ?
Les 22 et 23 septembre 2023, au Sommet sur l’avenir des Nations Unies, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a invité le Conseil de Sécurité à prendre ses responsabilités pour traduire en justice les auteurs du terrorisme, ceux qui les financent et sponsorisent. Il a également dénoncé le soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes dans le Sahel. Dénonciation suivie d’une plainte des trois pays de l’AES pour le même objet. Le 1er décembre dernier, les forces armées maliennes décapitent une dizaine de ‘’hauts cadres’’ des forces de libération de l’Azawad (FLA). Ainsi depuis la création de la force conjointe de l’AES, nous assistons à un affaiblissement progressif des capacités de nuisance de ces mercenaires.
Contrairement a un certain Volker, le Directeur des relations publiques de l’armée (DIRPA), Colonel-Major Souleymane Dembélé, a démontré le mardi 10 décembre dernier que ces dernières semaines ont été marquées par moins d’attaques directes et d’embuscades contre les Fama, 22 reconnaissances offensives contre les GAT. Il a dénombré 5 attaques directes contre les Fama, 16 incidents aux Engins Explosifs Improvisés, 7 attaques contre la population civile et une destruction de pont. Outre les exactions sur la population civile, les terroristes se sont contentés en général de poser des EEI. 50 attaques aux EEI ont été déjouées entre Kidal et Gao.
La vérité transparaît derrière les fausses accusations contenues dans les rapports d’ONG comme Human Right Watch, Amnesty international, Ocha et autres agences onusiennes. Leur véritable mobile reste la déstabilisation des pays du Sahel dont les richesses sont convoitées par les pays de l’OTAN et les pétromonarchies du Golfe. Volker rechigne à en parler. Le pot au rose est découvert grâce au livre ‘’La guerre de l’ombre en Syrie’’ : CIA, pétrodollars et djihad du journaliste indépendant français Maxime Chaix.
Spécialiste des questions stratégiques, du renseignement et des opérations clandestines, il a décrit les dessous de la guerre en Syrie. En filigrane apparaît le scénario vécu par les pays du Sahel. Selon lui, depuis le 20 juin 2015, la France soutient les organisations terroristes, dont Al-Qaïda en Syrie, de source proche du député Claude Goisguent du parti des républicains. Le journaliste y parle de l’interpellation du ministre de la Défense, Jean Ives Le Drian devant la Commission Défense du parlement français, en présence du député Olivier Dusset appartenant au parti de François Hollande. L’honorable Claude est formel quant aux soutiens apportés par la France à AlQaïda, en Syrie.
Volket Türk ignore-t-il les fracassantes révélations de ce livre paru en 2019 ? N’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Par Mohamed Koné
Source : Le Challenger