Le Mali est exhorté à réaliser des progrès substantiels vers la paix dans un projet de résolution de l’ONU renouvelant pour un an la mission de sa force de Casques bleus dont la sécurité devra être renforcée.
Rédigé par la France, ce texte a été distribué cette semaine aux 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui devraient l’adopter d’ici fin juin. La Minusma compte quelque 15.000 Casques bleus qui ont payé un lourd tribut depuis leur déploiement en 2013 avec 104 militaires tués, dont neuf cette année.
Après la conclusion d’un accord de paix et de réconciliation en 2015 entre le gouvernement et des groupes armés, une élection présidentielle est prévue le 29 juillet au Mali et l’ONU espère un scrutin « inclusif, libre, juste, transparent et crédible », précise le projet de résolution obtenu par l’AFP.
En renouvelant pour un an la mission de ses Casques bleus, le Conseil de sécurité fait part dans le texte de « son impatience face aux retards persistants » dans « l’application entière » de l’accord de paix de 2015. Depuis plusieurs mois, l’ONU menace de sanctions les individus ou entités qui bloquent le processus de paix.
En mars, un groupe d’experts de l’ONU avait souligné dans un rapport que l’insécurité continuait de prédominer au Mali, avec la poursuite de trafics d’êtres humains, de drogue et d’armes.
« Après six ans d’intervention militaire, nous ne voyons pas de changement significatif sur le terrain » au Mali, a abondé récemment dans un rapport le centre de réflexion International Crisis Group.
Le projet de résolution maintient pour un an les effectifs actuels de la Minusma, demande de définir de meilleures priorités dans sa mission, réclame des équipements aéroportés supplémentaires, et évoque la possibilité d’établir à long terme une stratégie de sortie du pays pour l’ONU.
Après la présidentielle, il devrait y avoir des ajustements dans le dispositif militaire de l’ONU, indique un diplomate sous couvert d’anonymat. Avec des réductions d’effectifs à certains endroits et davantage de sécurité à assurer dans le centre du pays, ajoute-t-il.
La Minusma a été déployée au Mali dans la foulée d’une intervention militaire contre des groupes jihadistes, déclenchée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement avec une force militaire (Barkhane) basée au Tchad voisin. Dans la région, est venue s’ajouter une force appelée G5-Sahel (5.000 militaires) formée par cinq pays: Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et Burkina Faso.
Si au cours des dernières années les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ont été dispersés, des zones entières du Mali échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et internationales, visées par des attaques régulières.
La rédaction