La campagne agricole 2015-2016 a été dominée des activités de surveillance des cultures, des récoltes, des pâturages et la lutte contre les nuisibles de tous ordres

Pilier central dans la production et la productivité agricoles sur l’ensemble du territoire national, l’Office de protection des végétaux (OPV) est un établissement public à caractère administratif (EPA) qui ne génère pourtant pas de ressources propres. Il dépend uniquement du budget d’État et ne tourne qu’avec 123 agents, toutes catégories et tout corps confondus, sur 303 prévus dans le cadre organique.
Ce constat a été rappelé lors de la 12è session ordinaire du conseil d’administration de l’Office qui s’est tenue vendredi dans ses locaux au Quartier du fleuve. Les travaux étaient présidés par Siaka Fofana, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, qui avait à son côté le directeur national de l’OPV, Lassana Sylvestre Diarra. Le menu de la session prévoyait l’examen du procès-verbal et de l’état d’exécution des recommandations de la session précédente, le bilan d’activités de la campagne phytosanitaire 2015-2016, le programme d’activités de la campagne phytosanitaire 2016-2017, le point d’exécution du budget 2015 et le projet de budget 2016.
Crée en 2005 sous sa nouvelle appellation, l’Office de protection des végétaux a pour mission, comme l’indique son nom, d’assurer la mise en œuvre de la politique nationale de protection des végétaux. A cet effet, il est chargé de coordonner les opérations de surveillance des végétaux et des cultures. Il prend des mesures et coordonne les opérations de lutte contre les ennemis des végétaux et de leurs produits dans le but de protéger les cultures, les récoltes et la flore.
L’Office procède à la désinfestation ou la désinfection des envois de végétaux et des produits végétaux faisant l’objet d’échanges commerciaux internationaux. Il développe, met en œuvre et vulgarise les méthodes alternatives de lutte dans le domaine de la protection des végétaux, en relation avec les services et organismes compétents en la matière. Dans la poursuite de sa mission, l’OPV collecte, analyse et diffuse les informations et la documentation technique et scientifique nécessaires en matière de protection des végétaux et, veille à la formation du personnel d’encadrement rural et des paysans.
Selon le rapport d’activité, l’examen de la campagne agricole 2015-2016 révèle qu’elle a été dominée essentiellement par la mise en œuvre des activités de surveillance des cultures, des récoltes et des pâturages, la lutte contre les nuisibles de tous ordres et le renforcement des capacités d’intervention, grâce à la formation des acteurs et l’acquisition d’équipements et matériels de travail.
Ainsi, dans le cadre de la surveillance des cultures, des récoltes et des pâturages, 42906 hectares ont été prospectés sur lesquels 22 524 ha étaient infestés. La vigilance des agents d’appui-conseil et la diligence dans les interventions ont permis de juguler les infestations des nuisibles des cultures et de préserver les productions céréalières et fruitières de la campagne agricole.
Au total, 12 307 ha infestés ont été traités. Les méthodes alternatives de lutte telles que le recouvrement des semis à non couverts fait à la volée, le gardiennage, le dénichage des œufs et oisillons, les tirs nocturnes, les battues physiques des rats et des larves de sautériaux, ont été privilégiées dans le traitement des infestations. Ce qui a permis de réduire considérablement l’utilisation des produits chimiques nocifs pour la santé des applicateurs, des consommateurs et pour l’environnement.
De façon générale, la situation phytosanitaire est restée relativement calme. Cependant, des cas de d’infestation des sauteriaux, de chenilles, de coléoptères, de mouches des fruits, d’autres insectes nuisibles, d’oiseaux granivores, de symptômes de maladies et d’incidence d’adventices sur les cultures ont été constatés.
Dans le cadre du renforcement des capacités d’intervention, le dispositif de veille a été renforcé à travers, non seulement la formation des agents d’encadrement rural, du personnel de l’administration, des élus et des producteurs et la diffusion de l’information phytosanitaire, mais aussi, l’amélioration des moyens matériels.
Ainsi, 167 agents d’appui-conseil, du personnel de l’administration et des élus locaux ont été formés sur divers modules de protection des végétaux, tandis que 398 brigades villageoises d’intervention phytosanitaire étaient formées et recyclées Ainsi que 140 producteurs. Des messages phytosanitaires ont été diffusés sur les antennes des radios de proximité et de la radio nationale. Quatre bulletins trimestriels et 84 bulletins phytosanitaires mensuels ont été distribués aux partenaires nationaux et sous-régionaux.
Le programme d’activité 2016-2017 de l’OPV s’inscrit dans la perspective de l’harmonisation et de la consolidation du plan de campagne des services du développement rural, a précisé le directeur Lassana Sylvestre Diarra. Avec un budget prévisionnel 2016 de 821 millions Fcfa, ce programme sera axé essentiellement sur la surveillance des ennemis des cultures, des récoltes et la gestion appropriée de ces nuisibles par le déploiement d’un dispositif efficace. Il prévoit la formation des agents d’appui-conseil, des brigades villageoises d’intervention phytosanitaire et des partenaires impliqués, la diffusion des bonnes pratiques agricoles à travers les bulletins d’information et les messages radios.
La communication sera renforcée par la mise en œuvre d’une stratégie de communication efficace permettant une meilleure visibilité de l’OPV grâce à des publications d’articles de presse et à la couverture médiatique audiovisuelle. L’exécution de ces activités contribuera à minimiser les pertes dues aux nuisibles des cultures, des récoltes, des pâturages et à l’atteinte de la sécurité alimentaire.
C. A. DIA

source : Essor