Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a rencontré ce dimanche à Munich son homologue iranien Mohammad Jawad Zarif, lors d’un rare entretien, les deux pays n’ayant plus de relations diplomatiques formelles depuis 1980. Ce dossier a été au centre des attentions des diplomates réunis à Munich pour la Conférence annuelle sur la sécurité. Pour le chef de la diplomatie iranienne l’échec des négociations serait un « désastre ». Il dit souhaiter que l’Iran et les pays occidentaux ne laissent pas passer cette occasion « historique » d’améliorer leurs relations.
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
La rencontre entre Mohammad Javad Zarif et John Kerry vise à préparer les négociations nucléaires qui doivent reprendre le 19 février prochain à Vienne. Après l’accord intérimaire de six mois sur le nucléaire, l’Iran et les puissances du groupe 5+1 doivent se rencontrer pour tenter de trouver un accord définitif pour mettre fin à la crise du nucléaire iraien.
Mais les deux parties ont prévenu que l’accord définitif sera bien plus difficile que l’accord intérimaire. En effet, Mohammad Javad Zarif a prévenu qu’il n’était pas question pour l’Iran de renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium, notamment tester de nouvelles centrifugeuses bien plus puissantes que celles utilisées actuellement. De même, Téhéran refuse de renoncer à son réacteur à eau lourde d’Arak, qui peut produire du plutonium.
Il y a quelques jours, John Kerry a précisement affirmé que l’Iran n’avait pas besoin de développer son programme d’enrichissement d’uranium ou de posséder un réacteur à eau lourde. Ce qui explique les difficultés de ces nouvelles négociations.
Malgré ces désaccords, Iraniens et Américains semblent décidés d’aller de l’avant.
Mais Mohammad Javad Zarif a prévenu que les nouvelles négociations pourraient durer plus de six mois.
rfi