Le gouvernement malien lance une nouvelle réforme fiscale pour renforcer les finances publiques et assurer une plus grande souveraineté économique. Si les autorités multiplient les explications pour rassurer, la mesure suscite encore des interrogations. Entre nécessité budgétaire et attentes populaires, le défi est de taille.
Le gouvernement malien s’engage dans une réforme fiscale qui vise à renforcer les recettes de l’État et à garantir une meilleure autonomie financière du pays. Mais sur le terrain, l’initiative suscite des interrogations et pousse les autorités à redoubler d’efforts pour convaincre une population éprouvée par la crise économique.
« Expliquer encore et encore »
Les autorités ne ménagent pas leurs efforts. Après une intervention du ministre de l’Économie et des Finances, Alhousseyni Sanou, sur la télévision nationale, un point de presse conjoint avec le Premier ministre a été organisé pour clarifier les objectifs de cette fiscalité. Loin d’être une simple augmentation des taxes, cette réforme s’inscrit, selon le gouvernement, dans une stratégie de consolidation budgétaire.
Il s’agit de renforcer nos capacités financières pour assurer notre souveraineté économique. Ce n’est pas une charge supplémentaire pour les citoyens, mais une mesure pour mieux répartir les ressources.
Mais sur les réseaux sociaux, les réactions restent mitigées. Si certains reconnaissent la nécessité de cette réforme, d’autres s’interrogent encore sur son impact réel sur leur quotidien.
L’exemple vient d’en haut
Pour accompagner cette mesure, les autorités ont déjà donné le ton. Le président de la transition a renoncé, depuis son investiture, à une partie de son fonds de souveraineté, une initiative qui finance aujourd’hui plusieurs programmes sociaux. Le Premier ministre a, lui aussi, consenti à une réduction de ses revenus pour soutenir ces efforts. Aussi, les missions officielles du gouvernement aussi de la présidence, selon des propos du chef de l’État, ont connu également des réajustements.
Une dynamique que de nombreux Maliens appellent à généraliser davantage. Le Sénégal a réduit les frais de déplacement de ses dirigeants, pourquoi pas nous ? questionneraient des internautes. Une référence au décret récemment signé par le président Bassirou Diomaye Faye pour encadrer les dépenses de l’État.
Dans un contexte où la rigueur budgétaire est exigée de tous, la population souhaite voir l’ensemble des institutions publiques suivre le même chemin.
Toute réforme fiscale suscite des interrogations. Mais pour le gouvernement, ce cap est nécessaire afin de financer les infrastructures, améliorer les services publics et renforcer l’indépendance économique du pays.
Alassane Diarra