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Nouveau gouvernement: les raisons de la fronde

Le gouvernement du Dr Choguel Kokalla MAÏGA a été formé le vendredi dernier. De l’avis de certains acteurs, sa constitution n’a pas reflété les promesses d’inclusivité prises par les nouvelles autorités de la transition. Seuls les partis politiques membres du M5-RFP figurent dans cette nouvelle équipe controversée. Aussitôt après sa formation, des acteurs politiques ont dénoncé l’approche du nouveau PM.

 

Le Premier ministre a mis en place son nouveau gouvernement comprenant 28 ministres dont 3 ministres délégués. En prélude à sa formation, le chef du gouvernement a mené des consultations ayant conduit à une série de rencontres avec des acteurs politiques, de la société civile. L’objectif de ces consultations était de mettre en place un gouvernement inclusif. Parce que le président de la transition et le chef du gouvernement avaient promis une équipe inclusive.
«Personne ne sera pas exclus. Personne ne sera déconsidéré. Personne ne sera pas écarté », s’est engagé Choguel Kokalla MAÏGA avant même sa confirmation en tant que Premier ministre. Auparavant, Assimi GOITA avait aussi déclaré lors de ses rencontres avec les forces vives de la nation, après avoir destitué Bah N’DAW, qu’il travaillera à l’inclusion. Egalement dans son discours d’investiture, il a réitéré la même promesse.
Le respect de ces engagements était, pour beaucoup, le gage d’une transition réussie et apaisée, à l’image de l’EPM et de l’Alliance politique en gestation. Contrairement à ces engagements, le nouveau gouvernement mis en place vendredi dernier est dépourvu de toute inclusion. Si l’ancienne équipe était accusée de combine, les nouvelles autorités viennent aussi de prendre une décision très controversée, à travers la formation du nouveau gouvernement. Au lieu de l’inclusion, la population a assisté ce jour à l’exclusion de plusieurs acteurs politiques et de la société civile.
En effet, à part les partis politiques membres du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), aucune autre formation politique n’y figure. Sur cette équipe de 28 ministres, au moins 7 ministres sont issus des rangs du M5. Comme si ça été l’application de la loi du vainqueur où les butins de la guerre sont partagés entre les victorieux.
Selon un responsable du FSD-SAP, le gouvernement a été constitué en violation totale des engagements qui ont été pris lors de la rencontre avec des partis politiques. Parce qu’il était prévu de faire entrer au moins un membre du FSD-SAP dans le gouvernement.
« Au moment où nous étions en train de constituer nos dossiers, on a appris la publication des membres du gouvernement », nous a confié notre source proche de ce front politique. Pour elle, maintenant « c’est l’aile civile et l’aile militaire du coup d’Etat qui se sont enfin retrouvés ».
Cette décision est la preuve que ce n’est pas le Premier ministre qui décide. « Je pense que Choguel a été écarté dans la formation de ce gouvernement », a ajouté le membre du FSD-SAP. «C’est la preuve que ses mains sont liées. C’est déplorable », a-t-il conclu.
Si le FSD-SAP n’a pas officiellement réagi, en revanche l’Alliance ensemble pour le Mali EMP a rendu public un communiqué pour désapprouver l’approche. Pour l’ancienne majorité présidentielle, ce nouveau gouvernement est loin de faire le consensus.
De même, Amadou KOITA, président du parti PS Yélen Kura, membre de l’EPM, a aussi déploré le non-respect par le Premier ministre de mettre en place un gouvernement inclusif. « Le gouvernement n’est ni inclusif, ni consensuel. C’est un gouvernement de ceux qui ont les armes et de ceux qui ont pris la rue », a analysé l’ancien ministre des Maliens de l’extérieur.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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