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Nouveau gouvernement: déjà la levée de boucliers

Ça y est ! Ceux qui attendaient à un Jackpot lors de la redistribution des cartes gouvernementales devraient refaire leurs comptes. Le président Assimi Goita et son nouveau Premier ministre ont choisi de se contenter d’un dosage technocratique plutôt que d’une ouverture « politique aventureuse » pour certains.

Dès lors, on peut lire et comprendre l’amertume, la rancoeur et l’acerbité souvent dans les opinions politiques consécutives au limogeage de Choguel K Maiga et à la mise en place du nouveau gouvernement.
La courte échelle servira toujours de défouloir aux ambitions déçues dans une 4e République qui a toujours du mal à sortir de la tutelle du Mouvement démocratique comme l’espèrent plusieurs soutiens de la transition. Le péché du Premier ministre sortant aux yeux ceux qui conjuguent le même verbe au temps et même mode, celui de la démocratie d’inspiration occidentale, n’est pas ‘‘d’avoir tiré à balle réelle sur les militaires’’, mais de ne rater aucune occasion, pendant trois ans et cinq mois, ‘‘depuis la Primature, pour cracher sur les forces démocratiques à l’origine de l’instauration de la 3ème République, pour isoler le pays de ses voisins et de la communauté internationale avec les conséquences que l’on sait’’.
Il faut donc convenir qu’il l’a fait avec l’assentiment des vrais détenteurs du pouvoirs, sinon quand il a dit ce qu’il a dit et qui n’est pas allé dans le sens du poil, il a été démis de ses fonctions au vu et au su de tout le monde.
Mais peu importe. Puisque c’est toujours dans l’air du temps et parmi les mélodies acceptables, il faut de dire Choguel Kokalla Maiga est un ‘‘clivant’’, le plus ‘‘grand diviseur commun du pays’’, ‘‘l’ennemi’’, le ‘‘traitre’’ de la transition, alors on ne s’empêche de le couvrir d’injures et de toutes sortes de critiques diffamatoires. Ce double standards dans l’atteinte à l’honneur et à la dignité ainsi qu’au respect tout court des personnes notamment ceux qui ont servi la nation hypothèque la transition et interpelle le Mali Kura en chantier.
Le second défi de perspicacité est notre capacité commune face à la réorganisation et au réveil du front politique. Depuis quelques jours avec la mise en place du nouveau gouvernement, des partis politiques ne cessent de hausser le ton, menacent et mettent en garde sur certains sujets d’intérêt national.
A quelques exceptions près, l’ensemble des acteurs politiques fustigent ce qu’ils appellent ‘‘l’aggravation des crises sécuritaire, économique, financière et politique’’. Dans un contexte liberticide, les parties signataires pensent que ‘‘la situation sécuritaire au Mali se détériore davantage, marquée par des attaques terroristes récentes dans le centre du pays, notamment à Bandiagara. Parallèlement, la misère s’abat sur les ménages et les entreprises, exacerbée par la crise énergétique, toute chose qui obscurcit l’horizon économique du Mali. Les coupures d’électricité fréquentes et l’absence de solutions durables plongent le pays dans une incertitude totale quant à son avenir’’.
Solution : la plupart des partis prône un tour de table avec les chefs terroristes maliens comme Iyad ou Amadou Kouffa. L’objectif étant de ‘‘rechercher par les voies du dialogue l’extinction du feu djihadiste, la restauration de stabilité, de la paix au Nord et sur l’ensemble du territoire national’’ (Parena).
Comme dans une récitation à la maternelle, ils sont nombreux des acteurs politiques qui demandent en choeur, au nom du peuple malien, le retour à l’ordre constitutionnel et au respect des droits et libertés publiques, de tous les droits démocratiques réinscrits dans le marbre de la Constitution du 22 juillet 2023, héritage des acquis de la Révolution de Mars 1991. Il s’agit, disent-ils, entre autres, de la liberté d’expression et d’opinion, de la liberté de réunion, de la liberté d’aller et venir, de la non violation du domicile privé, qui sont intangibles mais quotidiennement remises ‘‘en cause dans ce pays depuis plus de 4 ans, et où, de plus en plus, la pensée unique a droit de cité’’, ont déclaré le mercredi dernier les Parties signataires de la déclaration du 31 mars.
Comme autres exigences majeures, la classe politique demande la libération des onze leaders de la coalition du 31 mars qui croupissent en prison depuis cinq mois et l’élargissement de tous les prisonniers politiques notamment : Etienne Fakaba Sissoko, Ras Bath, Rokia Koné Rose Vie chère, Clément Dembélé, Ben-le-Cerveau, Issa Kaou N’Djim etc…
Ceux qui avaient été adoubé par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation avant la suspension de leurs activités pendant 3 mois, se retournent-ils aujourd’hui contre le Général de division devenu Premier ministre et gardant toujours son portefeuille ? En effet, on se rappelle que lorsque Abdoulaye Maïga assurait l’intérim de Choguel alors mis « en repos forcé » par son médecin, une frange importante de la classe politique ont plaidé pour le maintien de l’officier.
Mais à peine à sa prise de fonction, si d’aucuns veulent bien lui laisser un ‘‘délai raisonnable’’ comme c’est le cas de M5-RFP tendance l’imam Diarra pour organiser les élections auxquelles lui et ses compagnons d’armes ne prendraient pas part (CODEM et Djiguiya Kura) contrairement aux recommandations du Dialogues inter-Maliens pour la paix et la réconciliation ; pour d’autres à l’image du Parena, il faut ici et maintenant ‘‘ouvrir une concertation inclusive de toutes les forces vives du pays pour dresser une feuille de route de la transition en vue du retour à la légalité constitutionnelle par la tenue d’élections régulières et crédibles’’.
Selon le parti de Tièbilé Dramé, il faut aussi redéfinir la transition en vue de ‘‘renouer le dialogue avec la CEDEAO, l’Union Africaine et avec l’ensemble de la communauté internationale’’. Or le président de la transition, le Général Assimi Goîta a bel et bien dit que le retour en arrière n’est plus permis.
Pour rappel voici l’adresse du président du peuple à Sikasso, ville de la résistance historique : ‘‘aucun complot ne nous fera reculer. Quelle que soit la difficulté, nous n’allons pas reculer. Nous prenons Dieu à témoin : nous ne reculerons pas. Nous irons jusqu’au bout, Inchallah ! Cette transition est celle des populations. C’est la volonté du peuple malien qui est en train d’être mis en oeuvre à travers trois (3) principes.
Il y a deux choses sur lesquelles chaque Malien est d’accord. Tous les Maliens sont d’accord que le pays est en difficultés. Tous les Maliens sont d’accord que les Maliens sont fatigués. Pour sortir de cette situation, nous avons édicté trois (3) principes.
Pour mettre en oeuvre ces trois principes, il faut accepter de souffrir et de confronter ceux qui pendant 60 ans ont sucé le sang de ce peuple, ceux qui pendant 60 ans ont privé notre peuple de développement, ont privé notre jeunesse de perspectives. Il faut accepter de faire de sacrifices et souffrir pour le bonheur du peuple. Il faut que certains accepter de souffrir. Aucun peuple, aucun pays nulle part au monde ne s’est développé sans passer par cette étape. Pour le bien du peuple, nous allons peut-être mourir mais ça va changer ; nous allons peut-être mourir mais il y aura du progrès ; nous allons peut-être mourir mais nous allons atteindre nos objectifs.
Ce que je voudrais dire au peuple malien Dieu nous en voudra si nous Maliens, nous avons peur de dire cette vérité, si nous Maliens nous avons peur de livrer cette bataille. Personne ne nous prendra en empathie. Dieu même ne pardonnera pas. Aussi, nous Maliens nous devrons assurer notre responsabilité historique. Surtout nous auxquels Dieu a confié aujourd’hui les destinées du pays. Mais, cette bataille n’est pas seulement la bataille du président Assimi, du gouvernement, des autorités de la transition. C’est la bataille de chaque Malien, c’est la bataille de tous les Maliens de toutes les générations notamment des jeunes. Aucun Malien seul ne peut gagner cette bataille. C’est tous les Maliens ensemble qui devront lutter et triompher.
Aussi, c’est ensemble que nous devrions affronter les défis qui se posent aujourd’hui à notre nation ainsi que les complots et trahisons ourdis contre elle’’.
Il n’est pas certain que la fronde sectaire en gestation puisse faire départir le Général de division Abdoulaye Maiga de sa conviction qu’il faut faire l’union sacrée autant autour des FAMa que de la transition elle-même. ‘‘Il n’y a pas d’alternative’’. Aussi le gouvernement ne va pas accepter que des agitateurs et des activistes politiques, déçus de ne pas figurer dans le gouvernement, prennent en otage la transition dans notre pays. Pour le Général de division aux commandes du gouvernement, ‘‘nous sommes obligés d’aller de l’avant.
Entre des acteurs politiques déçus de la transition et le nouveau Premier ministre, le divorce semble acté à travers le ton des sorties depuis la mise en place du nouveau gouvernement.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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