Acteur politique courageux, cohérent et sincère (la plus belle arme en politique dit-on), PPR aura été, pendant de nombreuses années, au cœur de toutes les luttes patriotiques et démocratiques de notre pays.
La regrettable crise politico-sociale que nous vivons depuis quelques jours devrait être (normalement) un grand moment de dialogue, d’échanges et de débats féconds, où tous les citoyens écoutent, comparent et interrogent les avis et opinions des uns et des autres, avant de se forger ensuite une idée claire sur ce qui est aujourd’hui possible et ce qui ne l’est pas.
Mais en lieu et place de cette bataille saine des idées, on assiste plutôt à une succession de «dialogue de sourds» sur des plateaux improvisés de nos télévisions locales, où tous les coups sont permis, où toutes les armes sont brandies, même les plus féroces et parfois viles. La conquête du fauteuil présidentiel ne devra plus attendre trois ans (exit la Constitution du 25 février 1992) et cela fait naturellement tourner les têtes.
Cet instant, éminemment patriotique et révolutionnaire, nous fait penser à quelques ‘’icones’’ du mouvement historique et démocratique de notre pays. A l’instar de notre camarade Djiguiba Keita dit «PPR» une figure historique du mouvement estudiantin des années 80, marquées surtout par le régime de plomb du Général Moussa Traoré.
Acteur politique courageux, cohérent et sincère (la plus belle arme en politique dit-on), PPR aura été, pendant de nombreuses années, au cœur de toutes les luttes patriotiques et démocratiques de notre pays. Dans ce combat audacieux au long cours, il appartient incontestablement encore à cette catégorie exceptionnelle de Maliens patriotes et honnêtes qui refusent les «rente de situation», les promotions hasardeuses et accidentelles, la recherche de l’absolu.
Ancien cadre politique du CNID FYT, ses camarades et lui (au sens proprement révolutionnaire) vont quitter ce parti du soleil levant devenu aujourd’hui «spectral», pour créer le Parti africain pour la renaissance africaine (PARENA), un parti qui s’est admirablement illustré depuis sa création, sur la scène politique malienne, à travers une production constante d’idées progressistes et généreuses, de réflexions fécondantes sur l’avenir de la nation malienne.
Fruit de cette longue quête, la liberté de presse, ou d’opinion que l’on rangeait autrefois au rang des grandes utopies du siècle est devenue au fil des années un formidable acquis et une fierté démocratique dans notre pays. Une liberté d’expression qui a (malheureusement) aussi son revers amer et cruel.
* Secrétaire Général du PARENA
B.CAMARA
Source : Le Challenger