Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, rentre à Nouakchott le samedi 24 novembre. REUTERS
C’était le jeudi 18 avril 2013, devant la commission des affaires étrangères de l’union européenne que le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius a affirmé avoir été rassuré par le président Mauritanien de la volonté de son pays à vouloir participer à la mission de maintien de paix au sein de la future force onusienne au Mali. La MINUSMA (mission des nations-unies pour le soutien au Mali) prendra le relais de la MISMA dès le 1ier juillet 2013 pour une durée de 12 mois.
Après s’être avec l’Algérie farouchement opposée à l’intervention militaire au Mali, la Mauritanie en tant que pays du champ qui avait refusé d’aider le Mali, son voisin avec lequel il partage plus de 1400km de frontière dans la lutte antiterroriste qu’il mène avec ses amis et voisins dans son septentrion au nom de la solidarité internationale, revient avec un langage de dupe.
Les faits passés laissent croire que ce n’est ni par la volonté d’aider, ni par un sentiment de solidarité entre voisins que le président Mohamed Ould Abdel Aziz, tantôt impliqué dans des sales affaires, a décidé d’engager un si important contingent de l’armée de son pays au Mali.
C’est depuis le mars 2012 que la Mauritanie a exprimé aux chefs d’Etat ouest-africains qu’il ne pouvait pas intervenir au Mali, et cela sans motif valable en les conseillant de privilégier le dialogue de sourd.
Mais pourquoi la Mauritanie avait-elle refusé de s’engager avec la CEDEAO dès le début ?
Selon les spécialistes du sahel, le président Mauritanien, ex putschiste fut-il, était complexé face à certains officiers de son armée qui étaient contre toute action militaire visant à détruire les groupes armés au nord Mali. Ces officiers sont en majeur partie originaires de l’est puis disposant plein des proches au sein d’Aqmi, d’Ançar Eddine, du Mujao et même du Mnla. Pour ces officiers dont le président Aziz a vraiment peur, une intervention miliaire causerait un afflux massif de réfugiés chez eux, tout en dévoilant les secrets des affaires de trafiques de cigarettes et de drogues dans lesquels ils seraient impliqués…
C’est donc après quatre mois de lutte sans apport direct que la Mauritanie tente de lorgner dans les affaires Maliennes sans invitation. Ce pays voisin, qui a vu la case de son voisin bruler sans chercher à éteindre le feu, tente de le lorgner sans aucun signe de bonne volonté. A quelle fin ?
Selon, plusieurs sources concordantes, la Mauritanie ne veut pas aider le Mali, elle voudrait d’abord se racheter vis-à-vis de la France qu’elle a vue intervenir sans l’aider à temps, comme l’ont fait le Tchad puis d’autres pays. Puis encore, une fois son contingent au Mali, il s’érigera en défenseur incontournable de certaines ethnies au nord comme si celles-ci étaient malmenées par l’armée Malienne. Car, pour qui connait la situation sociale en Mauritanie, pas besoin de comprendre comment les soldats de ce pays de telle culture se comporteront chez les Maliens considérés comme inférieurs par ce qu’ils sont noirs.
Et que dire de la proximité entre la Mauritanie et les groupes terroristes dont une bonne partie des dirigeants sont mauritaniens ? Que dire de sa complaisance face à ces fous depuis des décennies? Les Maliens ne sont pas dupes, certains n’hésitent même pas à le dénoncer. En aucun moment, selon nos informations, la mutique et sourde diplomatie Malienne n’a adressé de demande à la Mauritanie. Ceux que le Mali a sollicité sont connus et ils étaient là depuis quand il faisait vraiment chaud.
Evidemment que si la future force de maintien de paix aux Maliens qui sera déployée à compter du 1ier juillet pour une période de 12 mois se chargera à empêcher le retour des islamistes, n’aura pas vocation à combattre, il n’est pas besoin d’un tel contingent Mauritanien ici. La partie à laquelle on avait besoin d’eux est terminée, il ne reste qu’à nettoyer. Pour cela, les seuls Tchadiens et Français auxquels la même résolution 2100 du conseil de sécurité des nations- unies adoptée sous le chapitre 7 ce jeudi 25 avril permettra de mener une lutte acharnée en cas d’intrusions djihadistes, suffiront à nettoyer et à stabiliser toutes les régions du nord en collaboration avec l’armée Malienne.
Issiaka M. Tamboura
Source: La Révélation