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Nord du Mali : Activisme débordant des groupes armés, inertie des sédentaires

Au moment où l’Etat et la communauté internationale s’activent pour une sortie de crise, la voix de la frange la plus importante de la population du Nord (les sédentaires) reste inaudible. Plus grave, ce sont groupes armés qui sont chouchoutés.

MNLA NEGOCIATION AZAWAD ALGERIE ACCORD CADRE

Pendant que les groupes armés font leurs lois dans le Nord du Mali notamment à Kidal, les milices, mouvements d’auto-défense et autres structures de la société civile sédentaire peinent à se rassembler. Conséquence, la crise du Nord du Mali prend une autre dimension qui empêche les populations majoritaires de se faire entendre.

Pourtant, ce ne sont pas les occasions et les préoccupations qui manquent pour répondre à la surenchère des groupes armés devenus par la force de chose les interlocuteurs de l’Etat et de la communauté internationale.

Si les organisations représentatives de la population sédentaire ont été associées à l’accord de Ouagadougou, c’était grâce à l’époque à leur poids réel sur le terrain. Mais contre toute attente, à la faveur de l’intervention française, les forces patriotiques de résistance qui sont plus aptes dans les zones ont été affaiblies au profit des groupes appelés nomades.
Dans la foulée, c’est le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui est devenu l’unique répondant de l’opération Serval et il en a profité pour dérouler le tapis rouge à ses alliés terroristes. Et depuis, il y a un relâchement total des sédentaires qui, au fort moment de l’occupation armée, avaient juré la main sur le cœur de ne plus rester en dehors de tout processus de négociations.

Mais, au regard de la situation qui prévaut à Kidal et surtout le processus de dialogue inclusif inter-malien entamé, on entend peu la voix des sédentaires. Du coup, on se pose la question de savoir où sont passés les forces patriotiques, Ghanda Koy, Ganda-Izo, Lassalterrey et autres.

Nos investigations nous ont permis de comprendre que la base de l’inaction de ces organisations sédentaires du Nord du Mali est d’ordre structurel. Ces structures ont été créées dans la précipitation pour combler l’absence de l’Etat. Elles manquent cruellement de vision partagée. De plus, des querelles de leadership handicapent leur évolution.

Les acteurs ne parviennent pas à parler le même langage pour faire des propositions de sortie de crise à l’Etat et à tenir la draguée haute à des séparatistes et terroristes très futés. Le comble c’est le sort qui leur sera réservé dans les futures négociations, d’autant plus qu’ils sont presque relégués au second plan.

En tous cas, sur le terrain, ce sont le MNLA, le MAA, le HCUA, le CPA, MFPA et les groupes terroristes qui sont les plus vus et cela de façon négative, avec les attentats, les massacres de civiles et militaires. La détermination des sédentaires à savoir être au centre de toutes les questions liées à la gestion de la crise du Nord, est inopérante de nos jours. Les responsabilités de cette inertie sont partagées, à commencer par l’Etat qui n’a rien fait.

Alpha Mahamane Cissé

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau
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