Nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes la semaine dernière à propos de l’ambiance à Kidal au moment où négocient le gouvernement et les groupes armés à Kidal. Nous posions la question de l’impuissance ou la complicité des mouvements armés par rapport à cette situation. Comment expliquer en effet qu’au moment même où les groupes armés nous rassurent tous de leur bonne foi en venant à la table des négociations, que ce soit ce moment que les terroristes se signalent le plus à travers des attentats faisant de nombreuses victimes parmi les « mainteneurs« de la paix, c’est-à-dire les soldats de l’ONU ?
Depuis, cette communauté internationale nous a elle-même donné raison à travers Hervé Ladsous, le chef des opérations adjoint de l’ONU. Il a parlé d’impuissance ou de complicité. En réalité, elle est incompréhensible cette situation. Ou les mouvements armés contrôlent le Nord comme ils le prétendent et ils aident à lutter contre le terrorisme s’ils ne le font pas c’est qu’ils sont complices, ou ils ne contrôlent rien, donc impuissants. Et ils doivent clarifier leur position. La communauté internationale, elle, en tout cas, n’a fait aucune ambiguïté autour de la sienne. Elle est convaincue que les mouvements armés savent ce qui se passe au Nord en termes d’attentats et qu’ils doivent désormais faire un choix.
Nord du Mali (2) :
La France lâche le MNLA
Rien n’arrive au hasard. En effet, la recrudescence de la violence, à travers la multiplication des attentats, a plus desservi le MNLA plus que tout autre mouvement présent au nord de notre pays.
En effet, c’est ce groupe qui a le plus annoncé (sur tous les toits) sa volonté de combattre et éradiquer le terrorisme dans le septentrion de notre pays. Et c’est ce discours qui est passé auprès de la société civile française et de certains élus du pays des droits de l’Homme. Malheureusement, chaque jour, la réalité sur le terrain prouve le contraire. On réalise chaque jour (surtout les partenaires, car nous on savait déjà) que le MNLA ne peut et ne pourra jamais contrôler le Nord du Mali. Aucun autre mouvement d’ailleurs. Il faut impérativement préparer et mettre l’armée malienne sur ce sujet et lui permettre de sécuriser nos frontières avec les moyens qu’il faut.
Les doutes ont commencé à s’installer, en réalité, aux lendemains de la libération de la ville de Kidal. A l’époque, le MNLA avait fait croire à la France qu’il pouvait l’aider à localiser et récupérer ses otages. Il en a été incapable. Ensuite sont venus s’ajouter les récents attentats à Kidal. Ces derniers événements ont fini par convaincre les « amis« du MNLA qu’ils ne peuvent malheureusement rien contre le terrorisme au Nord. C’est ce qui justifie le fait que la France ait fermé les yeux sur l’éviction du MNLA de certaines villes par le Gatia. Pourvu que ça dure.