Le fonds de 3, 498 milliards de Fcfa créé le 31 décembre 2016 pour la réalisation des travaux d’électrification de 34 villages suite à l’édification du barrage de Manantali est devenu mystique. Les villages sont à moitié électrifiés et certains habitants sont très remontés et estiment qu’ils ont été bernés par les entreprises maliennes et sénégalaises chargées de réaliser les travaux.
Mais d’autres pointent un doigt accusateur sur l’organisation mondiale pour la mise en valeur du fleuve Sénégal qui aurait octroyé le marché à des entreprises proches du patron du jour. Ce qui explique aujourd’hui le calvaire de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer. Eux à qui promesse avait été faite pour l’électrification de leurs localités pendant le passage du ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alhousseyni en son temps, en compagnie, du sous-préfet de Bamafélé, Moctar Diallo, du Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diané Seméga, de la coordinatrice de la Cellule nationale de l’OMVS-Mali, Mme Ly Fatoumata Kane et des deux directeurs généraux de la Société de gestion de l’énergie de Manantali (SOGEM) et de la Société d’exploitation de Manantali et Félou (SEMAF) respectivement, Tamsir N’Diaye et Mohamed Mougaha.
Plus de deux années après, l’on estime que la promesse n’a pas été tenue. Loin s’en faut, le travail d’électrification a été bâclé. Plusieurs poteaux sont installés mais sans ampoule, alors sans lumière. Et les poteaux qui existent sont munis d’ampoule chinoise. C’est pourquoi certains se se demandent ce qui a été fait du fonds de 3,498 milliards de Fcfa pour la réalisation des travaux d’électrification des 34 villages déplacés suite à l’édification du barrage de Manantali auxquels s’ajoutent 30 millions de dollars au compte du rabais du projet hydroélectrique de Gouina.
Quelles sont les entreprises bénéficiaires du marché ? Comment le marché a été donné ? Qu’est ce qui n’a pas marché ? Voilà entre autres question que nous tenterons de répondre dans nos prochaines éditions mais déjà une autre crise a vu le jour dans la localité.
Le cahier de charge de la discorde
Il s’agit du cahier de charge signée entre l’OMVS et la population qui définissait tous les engagements pris par la structure à la population. Aujourd’hui, ce cahier de charge fait beaucoup de bruit car la jeunesse très décidée estime que rien n’est fait pour le développement de leur commune. Pour anéantir leur combat, la Société d’exploitation de Manantali et Félou (SEMAF), celle qui est en charge de la gestion du barrage aurait exigé aux deux maires de suspendre le président de la jeunesse d’un des villages lors d’une réunion tenue à la mairie de Bamafélé la semaine passée. Comme les deux maires travaillent aussi à la SEMAF, la promesse leur avait été prise d’une probable promotion quand ils réussiraient. Comme si cela ne suffisait pas, d’autres jeunes influents de Manantali ont été mis en contribution par eux pour faire échouer le plan de tous jeunes qui consiste à faire appliquer le cahier de charge. Les responsables de la SEMAF semblent oublier que ce sont plus de 30 villages qui sont représentés par sa jeunesse et qui exigent la mise en application du cahier de charge.
Abdourahmane Doucouré
La Sirène