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Niveau d’endettement en Afrique : 16 pays présentent un risque élevé de surendettement selon la Bad

Les niveaux d’endettement sont en hausse mais il n’y a pas de risque systématique de crise de la dette. C’est ce que soutient la Banque africaine de développement (BAD) dans un document reçu au Journal de l’économie malienne (Lejecom).

 

«En 2017, l’endettement public brut atteignait 53% du PIB en Afrique, avec des disparités considérables entre les pays. Sur les 52 pays pour lesquels on dispose de données, 16 pays (y compris l’Algérie, le Botswana, le Burkina Faso et le Mali) ont un ratio dette/PIB inférieur à 40%, et six pays (Cabo Verde, Congo, Egypte, Erythrée à 100%.

L’approche d’évaluation de la viabilité de la dette du FMI classe 16 pays comme présentant un risque élevé de surendettement ou en surendettement. Bien que les dettes soient devenues  plus vulnérables dans certains pays, le continent dans l’ensemble n’est pas confronté à un risque systématique de crise de la dette ».

L’information est contenue dans le rapport « Perspectives économiques en Afrique 2019 »de la Banque africaine de développement (BAD). Selon le document, le facteur de la récente hausse de la dette varie selon les pays, mais le déclin du prix des matières premières en 2014 est une source majeure de détérioration des situations budgétaires, notamment parmi les pays des exportateurs depétrole. «Le ratio  moyen dette/PIB des exportateurs de pétrole est passé de 19% à 43% entre 2013 et 2017, tandis que chez les importateurs de pétrole, ce taux est passé de 52% à 62% sur la même période.

L’investissement public a également augmenté, pour construire l’infrastructure nécessaire intermédiaire. Ces investissements ont contraint les pays à effectuer de considérables emprunts étrangers etintérieurs. Les besoins en infrastructures du continent s’élèvent à 130 à 170 milliards de dollars US par an, avec un défi de financement de 68 à 108 milliards de dollars », explique-t-on.

Pour certains pays, précise la même source, la recrudescence récente des menaces à la sécurité liées au terrorisme a conduit à intensifier les dépenses de sécurité, ce qui a entrainé un accroissement de la dette.

«La composition de la dette en Afrique a évalué, les pays ayant une tendance à délaisser la dette extérieure officielle et à conditions préférentielles, en faveur de la dette commerciale, qui implique des coûts de service plus élevés. Le service de la dette extérieure, en part des exportations, a augmenté de 5% en 2013 à 10% en 2016 (la dernière année pour laquelle nous disposons de données) », lit-on dans le document. Ce mouvement vers les marchés et capitaux internationaux,  a selon la BAD, été encouragé par la rapidité de l’accès au financement.

«En 2017, les émissions obligatoires de la Cote d’Ivoire, de l’Egypte, du Nigeria, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de laTunisie se sont élevées à 19,3 milliards de dollars US , portant lavaleur totale cumulée des obligations émises depuis 2010 à 69,5 milliards de dollars. Les emprunteurs en Afrique se sont en outre détournés des préteurs bilatéraux traditionnels, en Europe et aux Etats-Unis, pour se tourner vers les créances émergents. Par exemple, les nouveaux prêts de la Chine à l’Afrique sont passés de 2 milliards en 2003 à 17 milliards en 2013, avant de se stabiliser autour de 13 milliards en 2015 », détaille l’institution panafricaine.

Oumar Nourou

Lejecom

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